Séminaire de Légyslatyon potentielle

20 Novembre An II PSD — Anaclet de Paxatagore

Anaclet de Paxatagore dirige le Séminaire de Légyslatyon potentielle

Travaux sur le droit yssois tel qu’il aurait pu avoir été (session 1)

Chers étudiants,

Je suys très heureux de vous proposer une nouvelle activité, qui va vous permettre de mieux travailler votre connayssance du droit, avec ce séminaire d’ouvroir de légyslatyon potentielle.

Nous allons commencer par un exercyce fort simple : nous allons créer de nouvelles règles de droit à partir d’un Code Cyvil rance (Dallyz, édityon 2003) et d’un dyctionnaire du commerce (Le Petit de Virion illustré, 1977).

Nous allons travailler aujourd’hui sur le chapitre VI, du titre V du livre Ier du dyt code, consacré aux devoirs et aux droits respectifs des époux.

Les règles de l’exercice sont les suivantes : chaque nom des divers articles sont remplacés par le troysième mot qui suit ce nom dans le dictionnaire utilysé. Si ce mot n’est pas un nom, on prend le premier nom qui suit. On peut également procéder de même avec les verbes, sauf ceux qui ont une utilité juridique et permettent de garder la tonalité normativedu texte (par exemple : devoir).

Ainsy de l’article 212 :

"Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours, assistance".

Le mot époux est suivi par : épreindre, épreintes, éprendre, dans mon dyctionnaire. Eprendre n’étant pas un nom, on prend le nom suivant, qui est : "épreuve".

Fidélité devient ainsy : fief.

Secours devient : secrétage (opération qui consysterait à secréter les peaux).

Assistance devient : associatyon.

L’article devient ainsy :

"Les épreuves se doivent mutuellement fief, secrétage et associatyon".

Passons à l’article 213 :

"les époux assument ensemble la direction morale et matérielle de la famille. Ils pourvoient à l’éducation des enfants et préparent leur avenir."

Epoux reste : épreuve.

Assumer : assurer.

Direction : directivité

Famille : fanage (action de faner, une des opératyons de la fenayson).

Pourvoir : Pousser

Educatyon : édulcoratyon.

Enfants : enfantillage

Préparer : préposer.

Avenir : aventurier.

L’article donne donc :

"Les épreuves assurent ensemble la directivité morale et matérielle de la fanage. Ils poussent à l’édulcoratyon des enfantillages et préposent leur aventurier."

Enfin, l’article 214 s’écrit : "Si les conventyons matrimoniales ne règlent pas la contributyon des époux aux charges du mariage, ils y contribuent à proportyon de leurs facultés respectives.

Si l’un des époux ne remplit pas ses obligations, il peut y être contraint par l’autre dans les formes prévues au Code de procédure civile."

Cela devient :

"Si les conventualités matrimoniales ne règlent pas la contrityon des épreuves aux chargeurs de la marie-jeanne, elles y contristent à propos de leurs fadasseries respectives.

Si l’une des épreuves ne remploye pas ses obligeances, elle peut y être contrainte par l’autre dans les formènes priés au codemandeur de procession civile."

(on a gardé les verbes : régler et contraindre, du fait de leur forte teneur en normativité).

Exercyce :

  1. inventer la jurysprudence qui va avec ses nouveaux textes.

  2. ébaucher une théorie générale des droits et devoirs entre épreuves au regard de ces troys articles.


Chers étudiants,

Il est temps de reprendre notre séminaire de légyslation potentielle au point mort où nous l’avons layssé la semaine dernière.

Je n’ai pas encore corrigé vos copies mays ça ne saurait tarder.

Aujourd’hui, nous allons utilyser une nouvelle méthode de productyon de légyslatyon, en se donnant un contrainte nouvelle. Aujourd’hui, une contrainte très connu : le lipogramme en e. Il s’agit d’écrire un texte sans la lettre "e".

Reprenons donc notre article initial : Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours, assistance.

Nous avons de nombreux "e", donc de nombreux mots dont il faut se séparer. Je propose :

"Chacun doit à son conjoint fol amour, concours à tout instant, don si soucis".

L’article suivant était : "Les époux assument ensemble la direction morale et matérielle de la famille. Ils pourvoient à l’éducation des enfants et préparent leur avenir."

Là, j’admets que je sèche lamentablement. Des idées ?

Zoé Tinùviel : Oui, bien évidemment :

Tout conjoint a droit à pourvoir par avis ainsi qu’actions au parcours moral ainsi qu’aux faits touchants au confort dû tant aux conjoints qu’aux gamins apparus durant l’union. Tout conjoint ayant marmot commun concourt à l’initiatyon dudit marmot

Anaclet de Paxatagore : Excellent ! Et pour la suite ?

Une voyx au fond de l’auditoyre... (Vladimir Illitch Mytilène) : Hé, j’ay la suyvante, moy !

"A moins d’un compromis portant sur la contribution aux frais communs, ils auront à concourir à proportion du fric qu’ils ont chacun."

On pourrayt peut-être fayre myeux, mays je ne suys qu’un modeste étudiant.

Anaclet de Paxatagore : Très bon également, très bon !


Chers étudiants,

Sans vous laysser autrement troubler par les délires politico-mystiques de M. Mytilène fils, concentrez vous sur la questyon qui doit nous occuper présentement : la légyslatyon potentyelle. Un troysième exercyce vous est proposé aujourd’hui.

Soit un adage juridique fameux : "en fait de meuble, possessyon vaut titre". Cet adage signifie que pour les meubles (au sens juridique : l’ensemble des choses, par opposityons aux immeubles), il n’y pas besoyn d’avoir un acte qui prouve la propriété : celuy qui est en possessyon de la chose est présumé être le propriétaire.

Cet adage a été transformé à troys repryses par des jurystes éminents, selon la méthode suivante : chacun a extrait troys substantifs du texte qu’il a reçu, et les a remplacé par troys périphrases métaphoriques. Il a ensuite transmys le texte obtenu à un autre juryste éminent.

Je fus le premier de ceux-cy.

Je remplaçais :

et enfin :

Ce qui donne : "En fait d’objets sans valeurs qui se trimballent partout et prennent de la place inutilement, le simple réflexe animal d’appropriatyon pour exyster vaut un chiffon de papier que l’on peut, à ses risques et périls, invoquer devant la justice des hommes".

Ce texte fut confié à Zoé Tinùviel, qui le transforma ainsy :

Ce qui donna le texte suivant : "En fait d’objets dépourvus de caractérystiques intrinsèques leur donnant un certain prix qui se trimballent partout et prennent de la place inutilement, le simple réflexe animal d’appropriatyon pour exyster vaut un chiffon de pâte de bois étalée et sèchée que l’on peut, à ses risques et périls, invoquer devant la justice des mammifères doués de raison et d’un langage articulé".

Théophraste de Mytilène fut, le troysième, saysi de cet aphorysme pénétrant, et le transforma ainsy, sans trop respecter les règles du jeu :

« En fait de choses qui n’ont pas la qualité d’intégrer en elles des éléments essentiels qui leur octroyent une valeur donnée, qui se meuvent de gauche à droyte et occupent une situatyon tout-à-fayt injustifyée, la simple réaction prompte de possessyon d’un être vivant n’appartenant pas au genre humain pour fayre valoir son exystence équivaut à un morceau de vieille étoffe en pâte de matière ligneuse et compacte des arbres que l’on peut, conscient du caractère incertayn du résultat, fayre valoyr devant l’organisation du pouvoir judiciyaire des animaux dont les femelles allaitent leurs petits à la mamelle et possédant la capacité d’établir des raisonnements complexes et de fayre usage de la fonctyon d’expressyon et de communicatyon myse au moyen d’un système de sygnes vocaux. ».

Ce texte fut enfin confié à Nikolaos Opphicius, qui fut chargé de le décrypter :

Bon, étudyons cela par petits morceaux. On peut découper ce texte de la manière suyvante : En fait de = "En matière de" choses qui n’ont pas la qualité d’intégrer en elles des éléments essentiels qui leur octroyent une valeur donnée, = c’est évident, on parle ici de mots, de phrases, qui sont sans aucun sens qui se meuvent de gauche à droyte = cela confirme l’expression précédente : on lit de gauche à droyte et occupent une situatyon tout-à-fayt injustifyée, = c’est à dyre que ces mots sont mals placés, mals utilisés la simple réaction prompte de possessyon d’un être vivant n’appartenant pas au genre humain pour fayre valoir son exystence = c’est sans doute le passage le plus ardu. Il s’agyt sans doute d’une vieille figure de style atlante, presque oubliée. On a le mot "réactyon" et on parle "d’un être vivant n’appartemment pas au genre humain". C’est clayr, il s’agyt des réactyonnaires de l’AY. "Pour fayre valoyr son exystence" : "son" ne renvoyt en fayt à aucun mot, mays à un sous-entendu : qu’est ce qui existe pour des réactionnayres : un passé meilleur. En fayt, ce passage signifie : les tentatives de réactionnaires (comme l’AY) pour prouver l’exystence d’un passé meilleur. équivaut à un morceau de vieille étoffe en pâte de matière ligneuse et compacte des arbres = le papier. Il s’agit du papier. On peut même parler, dans le cas présent, de papier-toilette. On peut donc traduiyre par : "est comparable à un morceau de papier-toilette" que l’on peut, conscient du caractère incertayn du résultat, = "que l’on tente" fayre valoyr devant l’organisation du pouvoir judiciyaire = "fayre valoir devant le Trybunal" des animaux dont les femelles allaitent leurs petits à la mamelle et possédant la capacité d’établir des raisonnements complexes et de fayre usage de la fonctyon d’expressyon et de communicatyon myse au moyen d’un système de sygnes vocaux. = Cette dernière partye de la phrase parle des être humayns, et donc, par extensyon, d’Ys.

Ce qui nous donne donc :

« En matière de mots sans aucun sens et mals utilisés, les tentatives de réactionnaires (comme l’AY) pour prouver l’exystence d’un passé meilleur sont comparables à un morceau de papier-toilette que l’on tente de fayre valoyr devant le Tribunal d’Ys. »

Même s’il est dommage que certaines des métaphores utilysées étaient trop évidentes et que certains des auteurs saysys n’aient pas respecté totalement les règles du jeu, le résultat est fort intéressant. Commentez-le.


Un quatrième exercyce... il s’agit simplement, aujourd’hui, de collecter à droites et à gauche une lyste de mots de nature grammaticale donnée et de composer, à l’aide de ces mots, des interdictyons. Un code pénal sera ainsy fort rapidement réalysé. Ont partycipé :

N. d’Opphiccius, qui propose :

T. de Mytilène, qui suggère :

M. Emphetuocle, qui suggère :

L. de Virion, qui recommande :

Z. Tinùviel, qui propose :

Si l’on croyse les proposytions, on peut avoir :

(première série).

(deuxième série)

(etc.).

De la même façon, et sur le même principe, je vous propose un gode pinéal.

Ont été proposés :

Suivant le même principe, on pourrait avoir :

(première série)

(deuxième série)

Et ainsy de suite.

Il est évidemment regrettable que certains étudiants aient fait des suggestyons qui ne concordent pas tout à fait avec la demande inytiale (M. de Mytilène confondant manifestement les compléments de temps avec les adverbes...).