Rentrée de Gladys de Caryatys

18 Janvyer An II PSD — Gladys de Caryatys

La rentrée de Portorios de Paxatagore vs Gladys de Caryatys

Gladys

Ah quelle belle journée d’hiver ! Les rues, encore recouvertes de neige, cette dernière tendant à toutefois disparaître, émerveillent les passants sous les illumynatyons, encore installées, même après les nuyts de Noël et de la Saynt Sylvestre.

Ysséo Ier, Empereur d’Ys... Bélophon le Timoré, successeur de Théophraste IV ... Gladys tente de byen mémoryser les dates clefs de l’hystoyre ancyenne Yssoise afin d’inculquer à ses petyts merveylleux bambyns une culture sans égale, chose quy se perd de plus en plus de nos jours.

Rentrée épuysée de son séjour de chez M.De Spylbergys, elle tente de se maintenyr éveillée en se vysualysant la fryse chronologyque qu’elle avayt étably sur les conseyls de son amye Zoé. Tout semble être prêt dans son espryt et aucun trou de mémoyre pour l’instant. Avant d’arryver à l’école d’Yrys, et après remarqué sa relatyve avance sur l’horayre habituel de rentrée des classes, Gladys décyda d’acquéryr quelques fryandyses chocolatées pour ses petyts garnements : « Après une rude leçon d’Hystoyre Géographye, ryen de tel pour remettre un enfant à l’ouvrage ! »

Tout heureuse de pouvoyr enfn dispenser ses cours à des chérubyns tels qu’elle les ayme, Gladys pénétra dans l’établissement sous les regards amusés des élèves. Pendant qu’elle traversayt la cours de récréatyon, tous la dévisagèrent en pouffant de ryre.

La maîtresse se sentyt immédyatement mal à l’ayse.

Afyn de mettre fyn à ce calvayre d’orygyne inconnu, elle se hâta vers la salle des professeurs où Hector l’attendayt. Après moults salutations très chaleureuses, le directeur layssa la charmante demoyselle partyr dans la salle de cours.

Gladys, munye de sa belle robe bleue de réceptyon (ce n’est pas tous les jours que l’on se présente face à ses élèves), grympa les escalyers jusqu’au troisyème étage.

Arrivé au bout du couloyr. Elle se sentyt nettement moyns à l’ayse et un doute l’envahit. Certes, elle adore les enfants, certes, les rapports avec eux ont toujours été très doux et attentionnés... Mays les enfants qu’elle a toujours cotoyés furent ceux de sa famylle dans laquelle le nom de Gladys sonnayt comme celuy de la réussite et du respect : « Maman !! Gladys de Caryatys ? Maman... C’est la dame quy a réussy à venyr jusqu’à Venys ? » disaient ils alors...

Elle avait entendu le nom de Portoryos parmi les élèves de sa liste de classe : Portoryos de Paxatagore !!! Et si le grand père avayt donné des dyrectyves à son petyt fyls pour ridiculiser enfyn celle quy ne cessayt de brayller et de crytyquer le clan des Paxatagores ? L’occasyon est trop belle et assurément, ce fylou d’Anaclet y aura pensé...

De la joye d’enseygner dans la rue à la peur de rencontrer les élèves, il n’y a désormays plus qu’un pas. Gladys sent ses jambes trembler, le châle qu’elle portayt sur ses épaules glyssa doucement à terre... Il luy fallut s’asseoyr. Heureusement Hector étayt là pour surveyller sa progressyon. Il se doutayt byen que cette premyère journée allayt etre chargé d’émotyon.

A l’ayde d’une gorgée d’absynthe, Gladys se sentit déjà myeux et apte à assurer son cours. Mays déjà des élèves tendirent l’oreylle et la tête du bout du couloyr pour voyr leur maytresse en dyffyculté dans les bras d’Hector, quy la soutenayt. Ils rycanèrent, mays dès qu’yls s’apercurent que le dyrecteur les avayt remarqués, ils s’enfuyrent lâchement. Portoryos faysayent assurément partye de ceux là.

La jeune femme repryt rapydement ses espryts, et décyda de « congédyer » le dyrecteur. Elle se sentayt enfyn capable d’ouvryr la porte de l’enfer et d’affronter les petyts dyables... Où est donc la jolye petyte jeune fylle qu’elle avayt du consoler le jour de la rentrée ? Mays non, aujourd’hui, elle ne voyayt que les petyts chenapans, prêts à bondyr à la moyndre bêtyse.

Plus que trois pas, deux pas... Gladys fut rapydement devant la porte, quy boysée, cachayt l’intéryeur de la salle. Couragement, elle tourna la poygnée d’un geste énergyque et assuré.

Elle jèta un regard, puys deux dans la pyèce où tous les élèves étayent là, assys tranquyllement et souryants. Enfin de compte, ils n’étayt pas sy terrybles...

Après des salutatyons respectueuses, la nouvelle instytutryce tenta d’instaurer le dyalogue entre tous. Chacun se présenta, jusqu’à ce que vînt le nom de Portoryos.

« Bonjour, M’Dame de Caryatys »... Gladys ne redouta jamays autant de sa vye ces paroles : « Mon Oncle m’a beaucoup parlé de vous ! »... Mays cette phrase ne vynt pas... Ce fut byen pyre ! De la bouche du jeune garçon, il sortyt cette phrase sy mesquyne qu’elle en effraya Gladys :

« Ma chère, on en dyt beaucoup sur vous... Retournez vous donc et vous verrez byen ! »

Gladys se retourna, et se retrouva face au tableau noyr à craye. Là, avayt été écryt par une mayn coupable sytué dans la pyèce :

Ce fut de trop pour Gladys quy s’évanouyt de nouveau mays cette foys, devant les enfants, leur offrant ainsy un byen rysyble spectacle.


Xéros

Après avoyr termyneé son cours de natatyon, Xéros décyda de se rendre à la salle de repos questyon de se désaltèrer avec un bon verre d’absynthe. En passant devant la salle de classe d’hystoyre, yl entendyt des éclats de ryres ! yl décyda alors d’y jeter un oeyl et ouvryt la porte, c’est alors qu’yl se fyt attaquer par bon nombre d’objets hétéroclytes.

En effet, la classe étayt sans déçu dessous, les élèves sur les pupytres, des fenêtres cassées, bref l’anarchye totale.

Les élèves repryrent aussytôt leurs places. Tout à coup, Xéros vyt madame de Caryatys étendue de tout son long sur le sol de la classe. On pouvayt dystynguer une moustache de crayon sur son noble vysage, quy à donc aussé ! sa peau étayt d’un bleu épeurant, M. De Siceronne n’hésyta pas une seconde et s’empressa de luy fayre le bouche à bouche. Une sacré chance qu’yl ay suyvy son cour de lyfe guard.

Après quelques ynstants, Gladys reprys ses couleurs. Xéros pryt alors l’yntercom et appela le dyrecteur d’urgence.

hdY - Non d’un trydent, que c’est-yl passé ?

XdS - Je vous explyqueray plus tard, pour l’ynstant je me rends à l’ynfyrmerye avec Mme De Caryatys.

En se rendant à l’ynfyrmerye, Xéros croysa M. De Capytalis.

CdC- Mays qu’avez-vous tous les deux ? vous vous êtes regardés !

XdS - S.V.P. , rendez-nous servyce et allez donc ayder se pauvre Hector, yl se trouve dans la classe d’hystoyre, je croys que vous ne serez pas trop de deux pour surveyller ces petyts malfaysants.

Arryvée à l’ynfyrmerye, Xéros s’empressa d’étendre Gladys et de luy applyquer quelques compresses d’eau froydes. Yl luy servyt un petyt verre d’absynthe avec un comprymé de tylenol.

XdS - Comment vous sentez-vous ma chère ?

GdC - Dysons que c’est comme sy Bach jouayt le Concertos brandebourgeoys à l’yntéryeur de mon crâne !

Où yl est ce petyt Portoryos de Paxatagore !!! espèce de petyt chenapan.

XdS - Allons-donc, reprenez vos espryts, tout est sous contrôle, en se moment même le petyt De Paxatagore doyt se trouver dans le bureau de la dyrectyon.

GdC - Et mon cours,Ysséo Ier, Empereur d’Ys... Bélophon le Timoré....,elle éclata en sanglots.

XdS - Ne vous ynquyèter pas, tout yra myeux demayn.

Gladys se layssa choyr dans les bras réconfortants de M.De Siceronne.

En se dysant : Quy aurayt dyt qu’un jour je me laysserays réconforter par un syndycalyste.

XdS - Ne vous en fayte poynt, tout cecy restera entre nous, je vous appelle un taxy, car vous n’êtes pas en état de conduyre. Allez-vous reposer et revenez nous en pleyne forme !


Anaclet

Pendant ce temps, le directeur de l’école, Hector D’Ysciple, décroche son téléphone et appelle Anaclet de Paxatagore, en lui expliquant ce qui vient de se passer et en lui demandant de venir immédiatement. Paxa saute dans sa voiture et fonce aussitôt vers l’école, furieux du comportement de son petit-fils.

Rouge de colère, il monte les escaliers quatre à quatre et se dirige vers le bureau du directeur, où il pénètre, sans même frapper. Quelques gamins sont là, tous penaud, devant Hectore d’Ysciple, qui leur passe un sacré savon :

"Le jour de sa rentrée, en plus ! Qui a eu une idée pareille ! Vous devriez avoir honte, bande de petits chenapans !"

L’entrée d’Anaclet de Paxatagore ne passe pas inapperçue. Dès qu’il apperçoit son grand-père, Portoryos tente bien de se cacher derrière un de ses condysciples. Mays, malgré son grand âge, Anaclet de Paxatagore a l’oeuil vif et il a tôt fait d’appercevoir son fyston.

"Portoryos Archybald Zeophyr de Paxatagore, Ligore de Métastase, mon petit-fils ! Que la honte vous foudroie ! Comparayssez aussitôt devant moy !"

Tremblant, Portoryos avance vers son grand-père.

"Est-ce vous qui avez écrit cette inscriptyon injurieuse sur le tableau noir de votre salle de classe ?"

Portoryos : "Oui, grand-papa !"

Paxatagore : "Combien de foys faudra-t-il que je vous répèter que les noms propres prennent une majuscule ?"

Portoryos, tout honteux : "je le referai plus, grand-papa !"

Paxatagore : "J’espère bien ! Je vous ai confié à la diligence de l’école d’Irys, et je suys certain que Monsyeur D’Ysciple saura vous inculquer les règles élémentaires de notre langue. En attendant, je suys certain qu’il saura vous infliger le châtiment que vous méritez.

Monsieur d’Ysciple, croyez bien que je suys confus de cet incident, j’espère que vous saurez sévir comme il se doit. Pour me faire pardonner, j’espère que vous accepterez de venir un soir aux Deux Ma-Goh, à mes frays, pour dyscuter de votre école."

Hector d’Ysciple : soyez sans crainte, nous saurons nous occuper comme il se doit de votre petit-fyls !

Paxatagore : soyez indulgents avec les autres garnements, ils ont sans nul doute suivi le plus turbulent de leurs camarades. Mays, n’oubliez pas les préceptes de Fénelonys, qui écrivit sur l’éducatyon de nos Empereurs, "même l’Empereur a été un enfant, et s’il est bon Empereur aujourd’hui, c’est qu’il fut sévèrement puny hier". Je vous laysse, je vays voir si Mademoyselle de Cariatys se porte mieux...