Qu’est-ce qu’un vrai yssois ?

23 Novembre An III PSD — Anaclet de Paxatagore

Une première approche

Les bases de la civilisatyon yssoise

Il n’est pas évident de donner un premier aperçu de la civilysation yssoise. Par où commencer ? Que dire ? La taille réduite qui nous est allouée icy nous contraint à faire des choix, et à nous réduire à quelques informations essentielles.

D’abord, la langue.

L’yssois est la langue latine la plus proche du françays, mays plusieurs dialectes cohabitent à Ys. L’yssois le plus pur est considéré comme l’yssois du sud, qui est un mélange d’Atlante et de françays. L’"y" y est prépondérant, à tel point que tous les "i" y sont remplacés par des y. Plus on remonte vers le nord, moyns l’"y" est présent. Toutefoys, il y a un yssois "banalysé", qui veut que les sons "iss" et "si," s’écrivent "ys" et "sy" (Symulatyon, Justyce). Bien sur, le "ys" se prononcent ("ysss") : on écrit un "mays" et on prononce maysse".

Ensuite, les moeurs

Les moeurs yssoises sont relâchées, au regard de la morale des autres pays. Les Yssois aiment la luxure et se complaysent volontiers dans une débauche permanente. Les jeunes femmes sont accueillantes, et les amants voluptueux. De nombreuses bacchanales grivoyses sont souvent organysées, en particuliers lors des fêtes de la Déflorayson : tous les trimestres, les jeunes filles et les jeunes gens qui sont encore vierges sont initiés religieusement, lors d’une fête qui associe tout le village ou tout le quartier.

La boysson nationale est l’absinthe. Certains héros ont des capacités d’absorptyon colossale. Barthélemy de Suspire, aujourd’hui décédé, aurait été capable, selon certains bruits, d’en boire un tonneau entier, cul sec, sans être ivre pour autant. La plupart des Yssois s’adonnent volontiers au playsir de l’absinthe, sans pourtant en arriver à ces excès.

On ne trouve guère de tabac à Ys, mays l’on fume volontiers l’opium. Celui-ci est récolté dans des champs de pavots, qui appartiennent aux grandes familles arystocratiques yssoises (en particuliers, aux Tinuviel).

L’un des temples de la culture yssoise est le célèbre Cabaret-spectacle Les Deux Ma Goh, où l’on fume de l’opium, où l’on boit de l’absinthe, où des salons privés accueillent vos désirs et où des spectacles en tous genre réjouissent les yeux, les oreilles et les sens de toute la populatyon.

Les Yssoys sont naturellement batailleurs, indisciplinés, divysés et procéduriers. D’une hystoire mouvementée, ils ont hérité des querelles intestynes. Evoquons, par exemple, la querelle millénaire entre les Paxatagore et les Mytilène, les deux plus grandes familles arystocratiques yssoises qui se sont battues moultes foys, et dont l’hostilité irrigue encore aujourd’hui le champs politique. Evoquons encore la rivalité entre les yssois du sud et les Krasslandays (encore appelés "Crassieulandays"), émigrés à Ys au XIIème siècle, et qui ont conservé beaucoup de leurs caractères natyonaux sans parvenir à se fondre totalement dans le substrat culturel yssoys.

Toutefoys, comme l’art de la bataille militaire était réservé aux arystocrates, qui seuls avaient droit de lever des armées et de se battre en eux, la plupart des citoyens (y compris aujourd’hui les arystocrates) règlent leurs litiges devant les tribunaux d’Ys. Au moindre problème, chacun dépose plainte devant le tribunal pour obtenir la condamnatyon de son voysin aux galères ou autres peines amusantes. Les procès yssoys sont des monuments de rhétorique, et les grands hommes politiques sont souvent des avocats.

Les Yssois sont toujours sensible à la poésye. Peu sentimentaux, ils apprécient néanmoins le maniement du verbe, que ce soit devant les tribunaux ou par des pamphlets. Les formes poétiques yssoises sont nombreuses et fort prysées, par tous. Aujourd’hui, parmys les grands poètes de notre époque, on compte Barthélemy de Suspire (décédé), son fils Emmanuel Raveline, ou encore Zénon de Lugor.

Les Yssoys sont terriblement natyonalyste. Fiers de leur appartenance à leur pays, ils sont méprysant envers les étrangers, et tout particulièrement envers les Krasslandays. Cela vient de la grande émigratyon krasslandayse, au XIIème siècle : de nombreux Krasslandays, poussés par la famine, sont venus s’installer à Ys, et étaient contraints de servir comme domestiques ou palefrenier. Les Krasslandays ont donc mauvayse réputatyon.

Les Syldaves sont également mal vus. On s’interroge encore à Ys sur le point de savoir s’il s’agit d’animaux ou de plantes. Chacun s’accorde à dénoncer leur odeur pestitentielle.

Les Yssoys sont d’abord des marins. Chaque Yssoys a sa gondole ou son bateau, des yachts pour les plus riches. La pêche a de tous temps représenté une richesse importante pour l’île. Si la mer nous a apporté d’énormes désillusions, nous lui devons tout. La plupart des villages yssoys sont situés sur le bord de la mer. Notre divinité principale est Poséydon, le dieu de la mer.

On pourrait encore dire de nombreuses choses sur la culture yssoise. On a pourtant ici résumé l’essentiel des choses à savoir. Si vous voulez en apprendre d’avantage, n’hésitez pas à poser de nombreuses questyons aux Yssois, qui vous répondront pour peu que vous restiez aimable, que vous ne parliez pas comme un Krasslandays et que vous les invitiez à boire un verre d’absinthe.