Un objet ? Jamais !

16 Févryer An IV PSD — Zyzy le Zazou

Sys dans son fief de Crucyfys, le jeune Ligore les Nonnes s’ennuie. Son bouffon personnel, écuyer, valet de chambre, etc., etc., tente désespérément de l’amuser par le dernier jeu à la mode : l’homophonie alitérative, reprise d’un poème célèbre avec moults alitérations dedans.

En partant d’El Desdichado... ah mays je voys quelques incultes qui ne connaissent pas... bon...

El Desdichado

Je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé

Le prince d’aquitaine à la tour abolie

Ma seule étoile est morte est mon luth constellé

Porte le soleil noir de la mélancolie

Dans la nuit du tombeau toi qui m’a consolé

Rends moi le Pausilippe et la mer d’Italie

La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé

Et la treille où le Pampre à la rose s’allie

Suis-je Amour ou Phoebus, Lusignan ou Byron ?

Mon front est rouge encore du baiser de la reine

J’ai rêvé dans la grotte où nage la sirène

Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Acheron

Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée

Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.

Gérard de Nerval

Donc ! Lu par Zyzy le Zazou, cela donne :

El Desdichadal

Je suis le cérébral, le val et l’intégral

Le prince apalatiale à la tour infernale

Ma seule étoile est mâle et mon luth carnaval

Empale le soleil pâle et si mélancolial

Dans la nuit sépulcrale toi qui eut mon aval

Rends moi le Parsifal et la mer italiale

Mon amour floral, à mon coeur hivernal

Et la treille où "Pas mal !" aux râles s’associale

Suis-je astral ou foetal, lusignal ou spirale ?

Mon châle est graal bancal de l’oral royal

J’ammoral dans les cales où s’aquale le squale

Et j’hâle, bitriomphal, par les gales alluviales

Mitraille sans intervalle sur la lyre Orphiale

Râles hagiographiales et cri paranormal !

Géral de Nerval

Apalatial : sans palais.

S’aquale : se prononce "akoi". Se plonger dans l’eau.

El Desdichadant

Etant l’obténébrant, le vent, l’incontinent

Le prince aquitan au pilier chancelant

Mon seul sextant me ment et mon luth constamment

Pends le soleil rhénan mélancoliquement

Dans la nuit des ossements, toi qui va consolant

Rends moi l’Afghanistan et la mer des salants,

L’OTAN qui plaisait tant à mon coeur insolent

Et le flan où le pampre à l’attenant s’attends.

Suis-je amant ou pédant, Lusignant ou Tyran ?

Mon gland est rouge à temps du calmant castillan

Dévêtant dans l’étang où s’étends le flêtan

Et j’ai cent fois gagnant traversé l’aléthement

Modulant chaque temps sur le chant Orphysant

L’étirant sacrement, le beuglement géant.

Le Gérant Enervant

Aléthement : jeu de mot douteux. Ne pouvant mettre "achéron" (un des fleuves de l’enfer), on a remplacé par le Léthé. Traversé le Léthé devient donc Aléthement. Oui je says c’est tiré par les cheveux. Enfin dans le cas de Zyzy, par les dreads.

El Desdichadar

Je suis l’enluminar, le var et le crevard

L’anar des côtes du Gard à l’avatar pénard

Ma seule star se marre et mon luth Yamahar (je sais, je sais)

Pare le soleil noir de la sinistre mare

Dans la nuit du coltard toi qui me désempare

Rends moi l’âme maggyare et la mare nostrare (id.)

Le phare qui plaisait tard à mon car de mignard

Et la Sarre où l’Panar à l’Alcazar s’amarre

Suis-je avare ou fêtard, Lusignar ou Lazare ?

Mon balzar part en barre par la tare réginare

Coups de barre dans la mare où se gare le bar

Et par deux fois victoire, j’achéronnare dare dare

Partant de barre en barre sur la guitarre Orphiare

Le boudard monacar et la criard loubard.

Gérard de Nervar

El Desdichadac

Je suis le type en black, le sac, le Rastignac

Le mac en plein mic-mac au Mac do qu’eut ATTAC

Mon seul kodak : patraque, et ma laque en cornac

Empaque le soleil, tchak !, de l’âme d’élan coliaque.

Dans la nuit insomniaque, toi qui fut ma cosaque

Rends moi donc le Larzac et la mer d’Ithaque

La flaque qui prozaque mon coeur que rien ne claque

Et le trac où le pack à l’arnaque s’attaque.

Suis hamac ou matraque, Lusygnac ou Vitrac ?

Mon frac est rouge en vrac du smack de la réac

Si comaque dans le lac où kayake le yak

Et dans ma contre-attaque, je vaque sur le ressac

Je plaque du tac au tac sur la lyre orgiaque

Couac bosniaque du cognac, crack opaque du zodiaque !

Jacques de Nervaque.

Mais cela ne suffit pas à distraire le Ligore, qui tombe dans un profond sommeil... ... et se réveillera dans deux semaines.

(Tiens, quelle coïncidence, comme c’est curieux et que c’est bizarre !, comme on dit dans Ionesco, Ionescal, Ionescant, Ionescar, Ionescaque).

(See you later, aligator, see you soon baboon).