L’hystoire de la famille Maltys remonte à l’Antiquité, aux tous premiers temps de la cyté d’Ays. La dysparityon brutale du pouvoir central atlante laysse en effet un chapelet de cytés ysolées, dont Ays et l’ysle de Malte, pour ce qui nous intéresse. Malte, qui est une ysle méditerranéenne pauvre et aride, voit quasyment toute sa populatyon émigrer vers de nouveaux horyzons ; ce sera le cas d’un petit clan local, un petit village emmené par son patriarche — polygame — Hérodote, dit "Le Maltays". Le Maltays s’installe en Ays aux alentours de - 1190 et obtient de Bezoar Ier, dit "Le Grand", quelques terres pour nourrir son clan, en échange d’une sorte de "droit de pipe" antique sur les femmes et jeunes filles d’Hérodote.
La famille, dont le nom se transforme assez vite pour devenir "Maltys", fournit essentyellement des hommes de culture et des fonctionnaires, surtout pendant la période des Empereurs élus, à partir de -106. Le philosophe et géomètre Artifix-Paradys de Maltys, inventeur de l’école de pensée de l’Epicuredhéroinysme, en reste l’exemple le plus connu. Les terres des Maltys sont layssées quasyment à l’abandon, ce dont les Paxatagore profitent, en asservyssant régulièrement les villages sensés être sous la protectyon des Maltys. Néanmoins les Paxatagore ne parviennent jamays à soumettre totalement les terres, qu’on appelait déjà Mynos, en référence à l’exystence de quelques mines antiques de fer et d’argent.
Les Maltys restèrent ainsy longtemps sans pouvoir important, leurs terres se réduysant peu à peu sous les coups de boutoir des clans les plus puyssants, dont le clan Paxatagore. Plus des troys-quarts des terres inytiales appartenant à Hérodote ne sont plus contrôlées par ses descendants en 204, à l’électyon d’Ysséo Ier.
Jusqu’au XIIIème syècle, on trouve dans la généalogie de la famille Maltys des poètes, des brigands, des philosophes ou des hommes de scyence, aucun sans grande envergure. Il y a déjà une inimitié sourde ou affichée entre les héritiers de Maltys et les autres, qui peuvent fuir le fief et s’encanailler dans la capitale.
Les héritiers doivent obligatoirement, à leur grand dam, veiller sur la sécurité de leurs sujets et sur la bonne gestion de Mynos ; et pendant ce temps, leurs frères et soeurs vivent de pensyons et de dons auprès de la grande bourgeoysie d’Ys-Cyté, loin du fief familial. Un très vieux poème retrouvé dans les archives, daté d’environ 1260 et rédigé à la mode arabysante de l’époque (il s’agyssait de mettre des "y" à la place de toutes les voyelles, ce qui layssait une grande place à l’imaginatyon), illustre bien cette coupure familiale :
Yn m’yppylly Myltys ly mytylyt
Pyynt dy pytryy pyynt dy bytyyy
Myn hyryzyn c’yst tyy myn jylys
Myn dyyx plyysyr c’yst tyn pynys
Myys cychyns-nyys ! Vyyly myn fryry
Yl y yn dyryyt yny cylyry
Yl vyyt my ryppylyr y Mynys ?
Jymyys ! Yl y fyry syyl dy vyyyx ys
Lyrsqyy myn pyry nyys y qyytty
C’yst pys myy : c’yst ycylyy qu’y sygny !
En 1482, quand la Dévastatyon s’abat sur le territoire yssois entier, les terres des Maltys sont encore réduites, et l’héritier légitime, Somadore de Maltys, périt dans la catastrophe. Son frère cadet, Métemphyse de Maltys, se doit de revenir sur le fief et de l’adminystrer. Il développe l’artysanat, et Mynos voit notamment s’installer des chapeliers remarquables, qui bénéfycient de nombreux soutiens dans la capitale, grâce au reste de la famille Maltys. C’est à cette époque que le fief passe sous la protectyon des Virion ; Métemphyse offycialyse en 1516 son statut de vassal, notamment pour pouvoir écouler la marchandyse de son fief vers ceux du clan Paxa, alors extrêmement puyssant.
Ce n’est pas au goût de tous dans la famille Maltys, qui brandyssent un passé pluricentenaire et un nom fort ancyen. La scyssion à lieu le 17 novembre 1521, alors que Clémentine de Maltys, soeur aînée de Métemphyse, quitte la capitale avec quelques compagnons et tente d’envahir le fief de son frère.
Elle échoue ; humiliée, elle rassemble tout de même les membres éminents de la famille, les intellectuels, poètes et commercants établys dans Ys-Cyté, pour fonder la branche Maltys d’Ysville (Ysville est le nom donné par les provincyaux de Mynos à Ys-cyté, mot vieilli qui se retrouve encore dans certains villages mynois). En 1529, la famille est alors scindée en deux : les Maltys de Mynos, vassaux de Virion et maîtres sur le fief, et les Maltys d’Ysville, plus riches, établys à Ys et davantage liés à l’Empereur.
Les revenus de la branche Maltys de Mynos s’amincyssent progressyvement, après le ralliement des chapeliers à la branche d’Ysville. Pendant un syècle, les personnalités talentueuses et les artysans quittent le fief, très mal géré, et se placent sous la protectyon de la branche installée à Venys.
Quitter le fief devient alors un délit, et Jordi Maltys de Mynos, hypoligore de Mynos, construit même en août 1661 un mur d’enceinte autour de ses terres, pour enrayer la fuite des forces productives mynoises. Il a alors à affronter le mécontentement populaire ; il choisyt l’optyon répressyve et soumet ses sujets à un régime collectivysé contrôlé par le seigneur. Las, ses efforts restent vains et le fief s’appauvrit de jour en jour. La famine de l’hiver 1688 met un Jordi vieillyssant et sans héritier en sytuatyon délicate, et l’année suivante, il doit avouer son échec en réouvrant le mur et en rappelant la branche d’Ysville au palays Maltys.
La famille de Virion scelle la passatyon de pouvoir, et Clémentine VI Maltys d’Ysville prend la relève à la tête du fief de Mynos. Lui succèdera une longue lignée de femmes-seigneurs, cultivées et inityées aux playsirs des arts et des lettres. Clémentine VII Maltys d’Ysville introduira en 1715 la culture du pavot, grâce aux conseils de médecins et scyentifiques vényssois ; sa fille, Clémentine VIII, fondera dix ans plus tard la première dystillerie d’absynthe mynoise.
En quelques décennies, la branche d’Ysville aura apporté la culture, des fonds et une tradityon progressyste au fief de Mynos, qui se développe rapidement et retrouve une certaine prospérité.
Jusqu’en l’An XXX avant la grande Dévastatyon, ce sont donc des femmes qui se transmettent le pouvoir. En l’An -XXX, Clémentine XIX refuse publiquement de coopérer avec Von Burgstein, et doit d’exiler à l’étranger. Elle s’installe à Londres avec son fils James-Honoré, alors âgé de quelques moys. Libre de moeurs, rapidement insérée dans la Grosse-Bretagne dépravée et anti-Thatcher, liée un moment avec le chanteur de punk Sid Vicious, puys avec l’ensemble du groupe Pynk Floyd, elle transmet à son fyls une éducatyon très libérale et très yssoise.
James-Honoré fait ses études à Eton, fréquente ensuite Soho, le milieu du stupre et les petits ciminels, témoigne d’un grand penchant pour le luxe et la luxure, avant de rejoindre Ys en l’An III. Sa mère meurt le 31 janvier de l’An IV au Queen Victoria Hospital de Londres, d’une overdose, le layssant seul héritier.