Robertval, extrême oryent yssois, au petyt matyn
Une petyte troupe à cheval, fortement armée, arryve dans les ruelles de Robertval, conduyte par Dagobert. Les habytants, les yeux creusés par le manque de sommeyl et la faym, se massent rapydement sur la Grand Place de Robertval. Celle-cy est dévastée. Les Merxystes qui tenayent il y a encore peu le village, ont pillé le Somptueux Hôtel de Ville bâty par l’Empereur Amonbophys VI. D’autres maysons sont délabrées, les vytres cassées, des toyts ont brûlés et n’ont pas été remplacés. En arryvant, l’équiypée à vu quelques femmes à peyne habillée, vendant manyfestement leurs charmes, ce qui ne s’étayt pas vu de longue date.
Lorsque toute la troupe est sur la place, Dagobert fayt souffler sa fameuse corne de brume par troys foys, signe de la fin du voyage.
Il prend alors la parole :
"Habytants de Robertval, votre calvayre prend fyn. Moy, Dagobert, l’aventuryer bien connu de vos contrées, j’ay yci une lettre patente du Doge que je vous lys :
Nous, Lucyus Catilysna, Doge d’Ys parlant au nom de Sa Sérényssime Splendeur l’Impératryce.
Chacun retyent son souffle. Ainsy donc, une Impératryce est montée sur le trône ?
Par la présente lettre accordée au Syeur Dagobert, lui octroyons le tytre de gouverneur d’Iumée Oryentalys aux fins de fayre resplendyr cette provynce, avec les pleins et entyers pouvoyrs qui seront par luy exercés au nom de Sa Sérenyssime Splendeur. Pour qu’il mène à byen sa myssion, il est fayt Maytre et Seygneur de Robertval, en acquyert la pleyne propryété et du sol, et des byens et des habytants, pour que cette ville devyenne la Capytale de l’Iumée Oryentalys. Ainsy sera-t-il fayt.
La populatyon est mitigée. Ainsy, la vieille institutyon du servage urbayn serayt rétablie ? Certes, Roberval élevée au rang de capytale provynciale ympériale, ce n’est pas ryen. Mays les habytants perdent leurs libertés tradytionnelles. Mays les habitants n’ont pas tellement le temps de s’interroger. Dagobert a en effet mys pied à terre, muny d’une étrange lance, et pénètre dans l’Hôtel de Ville. Alors que les habytants murmurent, Dagobert a vite fayt de monter au premyer étage. Du haut du balcon des Archontes de Robertval, il déploye alors un immense drapeau yssois.
La vue des couleurs natyonales ne peut que réjouyr les coeurs d’une populatyon, fut-elle affamée. Ce sont des acclamatyons, des crys de joye qui sortent des gorges enrhouées.
Dagobert a réussy son entrée. Peu ymporte si le document dogéal a été un peu falsyfié pour la cause.
Assys confortablement dans le bureau de l’Archonte de Robertval, Dagobert écryt tranquyllement à ses mandants yssois.
A Lucyus, il écryt cecy : "Votre Subliminale Dogitude, comme nous en avyons convenu lors de l’audyence que vous m’avez accordé avant mon départ, je suys parvenu à Robertval où votre nom est adoré par tous. Les bourgeoys ont lu avec playsir la myssive que vous avyez écrite pour eux et s’apprêtent à vous envoyer une caysse pleyne de leur meylleur opyum. Je vous rappelle qu’on a byen besoyn de blé icy, n’oubliez pas de remettre à l’homme qui vous porte cette myssive de l’or pour acheter de quoy nourryr ces citoyens !"
A Théophraste, il écryt cela : "Maître, vos projets avancent. Je me suys emparé sans coup féryr de Robertval et des contrées Paxatagore alentour. La Châtelayne de Guyse, qui vous résystayt il y a encore peu, est ma prysonnière, je vous l’envoye très prochaynement. N’oubliez pas de remettre à mon servyteur qui vous porte ce ply une belle récompense, comme celle que nous avyons convenu !".
Puys, il remet ces plys à deux messagers, avec ordre de fayre au plus vyte et de ne revenyr qu’avec deux caysses d’or.
Il s’agyt mayntenant de rétablyr l’ordre dans la ville. A peyne arrivés, la petyte troupe de Dagobert a prys le contrôle du grand sylo munycipal, pour évyter qu’il ne soyt prys d’assaut. Il va falloir organyser le marché noyr pour vendre petyt à petyt ces réserves. Et dans le même temps, sillonner les campagnes, et trouver à tout prix du blé pour nourryr les bourgeoys. La situatyon est difficile et sans l’or que Dagobert cherche à extorquer aux riches venyssois, il va être difficile de remettre Robertval en état de fonctyonner.