Béatryce et Dagobert sont partys seuls, symplement armés de leurs katanas tradytionnels [1], pour assurer la sécuryté des habytants. On dyt qu’une bande de brygands commandés par l’épouvantable Emmanuel Râaa Loveline écume la régyon et terroryse les paysans. Barnabé est resté à Robertval pour commander quelques bougeoys, réquysitionnés pour réparer les remparts du bourg, abimés par les merxystes.
Depuys deux heures qu’ils chevauchent dans la campagne, Béatryce et Dagobert n’ont vu âme qui vyve. Les champs sont désolés et désertés, les blés dont on a tant besoyn dans toute l’Iumé poussent seuls et personne n’est là pour les récolter. Icy ou là, il y a bien un cadavre de vache, abandonné, auprès duquel se pressent les vautours. Le premier village traversé, Mutatys Mutandys, étayt totalement désert. Le second, Optatys avayt été totalement pyllé. Il étayt jonché de cadavres, la tête souvent coupée. Deux drapeaux rouges étaient souyllés de sang et de merde. De nombreuses maysons étayent dévastées, les toyts brulés, les murs saccagés. Qui avayt ainsy pu s’en prendre à ce village tranquille ?
Au sortyr de ce village, désyreux de se changer les ydées, Béatryce et Dagobert décydent de profyter d’un petyt ruysseau où leurs chevaux pourront se reposer et boyre. Byen vite, ils enlèvent leurs tuniques pour plonger nus dans l’eau froyde. Celle-cy est revigorante. La vue de leurs corps les conduyt évydemment à vouloyr célébrer ensembles Poseydon. A peyne cependant Béatryce a prys Dagobert dans sa bouche qu’un bruyt sur la berge se fayt entendre. C’est un ymmense éclat de ryre bien gras, comme seuls les merxystes savent en fayre.
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as tu vu cela, camarade, une vraye pype !
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cela faysait bien longtemps qu’on n’avayt pu vu ça, par icy.
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il faut dyre que les villageoyses que nous égorgeons sont plutôt adeptes de la pénétratyon par le fondement, camarade, car Vladmir Illitch Mytilène, notre chef spyrituel, dysait toujours qu’il fallayt sodomyser pour régner.
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et il avayt rayson, camarade Krasspoutys, il avayt rayson. Il est d’ailleurs temps d’aller sodomyser ces deux là. Je prends la donzelle, preums.
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deuze, alors. Attachons l’autre qui regardera.
Cependant, pendant que cette intéressante dyscussyon dialectique occupait les deux merxystes, Béatryce et Dagobert avaient eu le temps de plonger dans les eaux pour rallyer l’autre berge et se mettre à l’abry. Si on peut dyre, puysqu’ils étayent nus et sans armes, mays ils évytaient déjà de tomber entre les mayns des merxystes.
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Par la Barbe de Eydy Merx, ils se sont échappés ces corniauds.
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Zut de zut. Que le camarade Stalysne nous foudroye. Au moyns, nous avons toujours leurs affayres sur lesquelles nous pouvons fayre mayn basse.
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Dommage, la garce avayt l’ayr palpytante. Cela faysait longtemps qu’on n’en avayt pas égorgé une sy belle.
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Ohoh, des katanas, des vêtements soyeux et chatoyants... dommage qu’Hector d’Ysciple ne soyt pas là, il adore ce qui est chatoyant.
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Ce révysionniste ? Comment le says-tu ?
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Je lui ay vendu pas mal de choses lorsque j’étays encore artysan à Venys. D’aylleurs, je reconnays ce vêtement, c’est moy qui l’ai confectyonné. Hum, cela est fort gênant.
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Ca te gêne de reprendr le byen de ton travayl ? Tu deviens révysionnyste toy aussy.
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Non, c’est gênant car je says à qui je l’ay vendu. A Dagobert, l’aventuryer. Pourquoy est-il icy ? Maintenant que j’y pense, j’ai bien l’impressyon que c’étayt luy, l’homme.
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aucune ydée, moy je ne faysays que reluquer la gonze.
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rentrons vite. Emmanuel Râaa Loveline sera intéressé par cette informatyon.
Robertval, pleine nuyt
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Heureusement que c’est la dèche, ce bourg, les rues ne sont pas éclayrées
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fays moyns de bruyt Dagobert. On va finyr par nous entendre !
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(en chuchotant) ouy, c’est vray.
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brrr, en plus il fayt froyd.
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aie, tu voys ce que je voys ?
L’entrée de l’Hôtel de Ville est gardée solydement par deux gardes. Ils n’ont pas vraiment l’ayr endormy qui plus est. Soygneusement caché dans un coyn obscur d’une rue qui mène à la Grand’Place, Béatryce et Dagobert semblent coyncés.
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j’en ay marre, Dagobert. J’ai marché pendant huyt heures, totalement nue. Il fayt froyd, j’ai faym. On s’en fout de ces gardes, non ?
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après tout...
Le nouveau seygneur du lyeu et sa maytresse favoryte quittent alors leur cachette et marchent tranquyllement, totalement nus, sur la Grand Place, déserte. Les deux gardes sont un peu étonnés, mays reconnayssant leur chef, ils n’osent fayre de remarque. Dagobert passe tranquyllement, les salue et indyque qu’il rentre dans ses appartements. Les gardes, au garde à vous, ne mouftent pas. Ils reluquent byen Béatryce, mays celle-cy fayt semblant de ne ryen voyr.
[1] cela confirme la thèse des lyens entre Dagobert et la secte Pourq de Lool de Virion