Le retour de Sysyphe les Nonnes

20 Août An V (Chanel) PSD — Emmanuel Raveline

C’estoyt par grand frimas, et roide nuitée, que l’esbaudissant Sysyphe les Nonnes, sur l’esquiffe qui s’enscoiffa d’une voile fameuse, dicte usuellement "couventerie dans le vasgin", en son pays yssoys revinct. Il avait avec lui joyeuses maisonnée, c’estoyt à dire le syeur Zyzy que l’on dict Zazou, et l’estranger Ramon Harrysson. En fougueux temps, on les avait vu faire tant musique forte, qu’ils nommoyent barde-rauque, que c’estoyt grand scandale dans les nobles Mas de la serynyssyme perle. Puys la fougue s’estoupa : après cent forfanterie en Eurobe et Assie, quatre fois plus de coups dans les Abériques, ils s’en revinrent pieux et austères. Oncque ne sut pourquoi, au coeur de la révolte, ycelle qui bouleversa ceste tranquille beauté maritime, débouta vers les lieux inconnus, l’équipée du fol Sysyphe. Ceste vérité, que ne peut ouïr que sage colimaçon - j’entends par ycelle image, ces oreillons charmant qui boutent à féminin minois beauté, et qui font de mâle hure vigueur - ceste vérité je m’en vais la conter.

Le seigneur Sysyphe avaict mys à genoux, synon toute la terre d’Ys, au moins grande partye ; le chevalier à la queue de cheval (car c’estoyt ainsy qu’on le nomma, non en rayson de l’ordonnancement des nattres de son chef, mays de son ardeur à butiner), condotierre fameux, avoyt pillé, mis en pal, bouté, baysé, tué, occit, et brûlé tant et plus qu’il s’en trouva mary que le seigneur POSEYDON - loué soyt-il - s’en vint lui apparaître et dire :

"Sysyphe ! Genoux à terre et boute repentance en ce corps ! Car tu as trop rypaillé et prys de playsyr à restablir paix & droit en mon Saynct Nom ! A ce présent, tu doys quitter la terre d’Ys pour le pôle, et là tu endureras la byse cruelle et le froyd mordant jusqu’à ce que rédemptyon te soyt complète ! Poinct ne quittera le sainct domaine, tant que n’auras vu une chouette aboyer, un chien hululer, un taureau barir, un éléphant renacler !"

En ouyssant cestuy langage, le syeur Les Nonnes en vint à blémir, à cecy point que l’on pourrait dire qu’il avayt la blancheur d’un remède qu’on plonge en le douceâtre liquide, car il savoyt que c’estoyt là chose qu’il ne pouvoyt aller contre ; mays en ce même temps qu’il savoyt l’obédyance être son devoir, il lamenta fort en son sein à l’ydée que les choses prodygyeuses que réclamoyt POSEYDON - loué soyt-il - pour sa libératyon estoyent impossyble à voir, non seulement sur la terre, mays en plus en ces lyeux gelés des pôles.

Prenant avec lui la bouffonerie qui jamoys ne le layssoyt seul, il navygua, synystre et malheureux, vers le pôle que l’on dict Antarctique. Or tant au sujet de voyage qu’il y aurayt beau à dire, je ne retyens que ceci. Que le Syeur Les Nonnes s’estoyt cayllé fort, car il fauct byen dire que se sont lieux terribles, steppes impitoyables et autres damnations glacées. Qu’yls s’ennuya fort, n’ayant poinct femmes à ensemencer, opium à consommer, absynthe à trinquer ; qu’en outre il n’avoyt qu’un seul dysque dyct compact de musyque rauque, qui gardoyt pour les éons enregystré les accord des Pink que l’on dyct Floyd, et qu’après l’avoyr écouté tant et plus, yl s’en estoyt fortement lassé. Surtout que Sysyphe s’estonna que POSEYDON - Loué soyt-il ! - n’avoyt poinct précysé en quel pôle il se devayt d’aller et fort s’inquiéta d’avoyr choysy le mauvais pôle. Cestuy-là étoyt un affreux pôle, un Pôle austère, et non un Pôle pote. En ce saynt-Pôle, Sysyphe, en ce Pôle, va l’et ry, pour courage se bouter ; mays c’estoyt un Pôle mort en cela que c’estoyt un Pôle élu - ardu surtout. Que pourtant après avoyr suby plusyeurs moys de froydure et d’ennoyure, il advynt que Sysyphe croysa, sur la banquyse gelée, curieux cortège qui eût mys en émoy quiconques, c’estoyt à dire une chouette, un chien, un taureau et un éléphant, choses qui ne vonct que rarement par bandes, et jamoys en tels lieux. Il advint que la chouette aboya, que le chyen hulula, que le taureau barry, que l’éléphant renâclat. Sysyphe exulta : il pouvoyt donc revenir au pays !

Après moult voyage et difficiles escales, après pryères et espérances, le syeur les Nonnes se trouvoyent donc dans sa ligoryale esquiffe, prêt à bouter à nouveau bûcherye et playsyrs en ces lyeux que l’on dyct Yssoys, pour le plus grand ploysyr de tous - et surtout de ceux qui étoyent de sa cause. Il s’émut jusqu’au larme devant sa terre natal, et on doyct croyre qu’il en fut tout secoué, puysqu’en son vyt même il y eut forte vybratyon ; pour cyter le poète, ce fût "tel un vol de chair, peau, tordu carnée natal."


Marilyse Emphetuocle, 16/08/2005

Dyantre, mon vassal préféré de retour ! Justement au moment où mon mary est party cénobyter, quelle bonne surpryse. Sysyphe, mon amy, venez donc réconforter votre suzerayne, quy se trouve actuellement dans la Chapelle Emphetuocle en attendant d’accoucher.


Sysyphe les Nonnes, 16/08/2005

En cestuy jour que l’on dyct être seyzyème du moys octe de l’an V, le seygneur les Nonnes avoyt posé pyed à terre. Il s’estoyt recuylly bryèvement, puys, soulevant sa cape, donnant à cavalery bon coup d’esperon, il se myst en route vers le saynt des saynts : la demeure de sa suzeroyne, où on lui appryt qu’elle se trouvoyt dans l’Emphetuocle Chapesle. Il y courrût en hâte toute, et se défyct de frusques inutiles, en somme, comme dyct le poeste : laysse byelle, et pardessus lestoyt. C’estoyt grande et belle constructyon, ycelle en l’honneur du seygneur Poséydon - loué soyt-il - où moult rosaces et vitraylleryes voyoyent les syrènes de la dyvynyté fayre moult contorsyons, avec la devyse célèbre de ceste espèce : "Les seules femmes qui oyent une queue".

Qu’en estoyt-il de Marilyse ? La Suzeroyne se trouvoyt byen seulette, qui n’avoyt que douze jeunoyses poynct encore nubyle, pour veyller sur ses prénatales atteyntes. Sous céleste aura et gloyre lumyneuse, au bord de l’austel gloryeux, la dyvynement belle Marylyse s’oscupât de trycoster menue trousseau pour l’enfanct à venir.

"Ma Dame, j’ay ouï votre appel sy-tôt que j’avoys mys pied à terre. Vous me voyez à votre servyce ! - Eh bien tu tombes byen, Sysyphe ! J’ai pour toi une mission... délicate !"

Tandys que Zyzy, dyct le Zazou, cherchoyt des yeux un luron qui avoyt ses préférences, Ramon Harrysson courroyt après la pucelle, semant un peu pagaylle en le lyeux. Sysyphe les Nonnes, de sa poigne féroce, les colla à terre, et s’en fyt coussynailles pour myeux s’asseoyr et ouïr la requette de Marilyse.

"Ma Dame, j’ouys.

— Nous n’en sommes pas encore là..."


Lucyus Catilysna, 16/08/2005

Layssez moy deviner, vous aussy vous partez à la recherche du Saynt Gryyl ? C’est la mode, on dirayt.

Lucyus Catilysna


Hector D’Ysciple, 16/08/2005

C’est le complot des Incicode pour contrôler le monde : Dave les envoie tous chercher le Gryll à Rennys-Le-Castel, il les enferme dans un cachot et ensuite, une fois qu’ils sont tous morts, il prend le contrôle du Monde, il diffuse de fausses nouvelles et ensuite il devient maître du monde (sans majuscule cette foys-cy). N’importe qui aurait pu y penser, surtout vous...

Hector D’Ysciple, qui vient de rejoindre son bureau, la nuit étant bien noire maintenant


Sysyphe les Nonnes, 17/08/2005

Syeur Catilysna, poynct n’ay-je besoyn de gryll : je me remplis panse et j’enfouys mangeaylle en bouche, toujours par des mets crus, c’est bien meilleur. Mays tant au sujet d’être à la mode, je ne dénis poinct un boeuf-mode.

Bien vostre,

S.L.N.


Arya Woustocys, 17/08/2005

Arya vyt tout à coup un halo de lumyère jahissant des ténèbres de la sombtueuse porte crasseuse qui gardait sa prison.

– "Diantre quelle puanteur ! Ah, les bienfaits des bains aromatiques des termes d’Ys, comme je les regrette !"

C’est alors qu’elle brandi son poing, siflota une musique amérysquaine de conquète, et jura devant toutes les boukystanaises (sy tant est qu’une promesse à boukystanaise ait une quelconque valeur) de les sortir de là, même s’il fallait qu’elle se casse un ongle pour la cause et se décoiffe de son magnifique roulé bouclé de cheveux.

Se préssypitant vers cette once de lumière, Arya apperçoyt alors un grand cercle de gens tout de noir vétus autour d’une étrange coupe.

– "Quelle idée ! Et puis ces tenues sont ymmondes. Qui s’est occupé du bien être de la mode pendant mon coma ? C’est alors qu’elle pensa à ce que ferait son Dogynouchou à elle dans une telle sytuation. Lui rien puisqu’il l’a laissée dans les plus sombres abysses sans même chercher à la retrouver. Par contre, leur coupe est très jolie, très simple, toute en argent et en rubi. Apparament, ils boivent du vin très noir. Presque couleur de sang."

Et à ce moment précis, elle apperçut un atroce cri. C’était un petit enfant qu’on venait de couper en deux dans la longueur. Alors ce vin n’était autre que du sang se dit elle !!! Et cette coupe, ce pourrait il qu’elle soit le saint gryyl, volé par de la racaille satanys ? La légende disait donc vrai ! Et en se retournant elle vit un horrible visage d’un vieillard tout ridé se tordant de bonheur en s’accouplant avec une de ses fidèles. Où puis je bien me trouver ?

Arya Woustocys perdue dans une prison foide et sale


Lucyus Catilysna, 17/08/2005

Françoyvyllonyenne, vous voulez dire ? Vous savez byen, en Ys, l’Enfer est occupé par Françoyvyllon.

Mays c’est qu’elle serayt capable de s’en sortir toute seule, ma dernière Conseyllère ! (ouy, tous les autres ont démissyonné, sauf Hector).

Lucyus Catilysna, Doge