L’affaire des deux chinois

20 Août An V (Chanel) PSD — Emmanuel Raveline

Les Archives du Bene Gesserit sur Paxatagore

C’est là, la chose est connue, le sujet préféré des proches de Paxatagore pour le taquiner (et, accessoirement, pour ceus qui connayssent la véryté de l’hystoire, lui soutirer du fric) : l’affaire des deux chinois. Si l’on ouvre le placard dans le bureau du tenancier des Deux Mâ-Goh, on y trouvera deux cadavres liés l’un à l’autre (de même qu’au Khou-In se trouve celui d’André Krieu depuis son dernier passage en salle Hard-Core). Sy l’on demande à ce même tenancier, l’illustre Paxatagore ce que font ces deux squelettes qui, disont le, ne font pas très chyc dans le genre décoration intérieure, il haussera les épaules en dysant : " Ah ! Ce sont les deux chynoys ! ".

Et tous d’éclater de rire en se dysant, qu’il est drôle ce Paxatagore, quel esprit fin, quelle sens esthétique, que ces deux cadavres sont bien immités, etcaetera. Cependant, suite à une étude réalysée sur les deux squelettes, (grâce à des moyens que nous ne pouvons vous divulguer vu qu’ils sont vaguement quelque peu un chouïa un rien bref complètements en marge de la légalyté) nous savons... qu’ils sont tout ce qu’il y a de plus vrai.

L’autopsye a révélé qu’ils avayent été assassynés suite à un empoysonnement : on avayt en effet glycé de l’Acyde Krasspoutinien Cérébrocyde dans leur verre. L’AKC a pour propriété de ronger rapidement tous les neurones et synapses du cortex. La rapidité du processus a fascyné des génératyons de scyentifique. On sayt que c’est un poyson qui fut utylysé pour assassyner l’arrière-arrière grand-mère de l’actuel Théophraste de Mythilène - elle était enceinte, mays on pu sauver l’enfant (certaynes mauvayses langues prétendent par ailleurs que le gamin a un peu souffert du poyson, ce qui expliquerayt pas mal de choses - mays il va sans dyre que le Bene Gesseryt ne cautyonne pas ce genre de rumeur douteuses).

Ce fut le corps de deux chynoys : le vieux Chem Lechong-Ducorg-Lessoirg-Aufong-Déboig et son épouse Mata (née Harry)( !?). Un rapide regard dans un Who’s Who datant de la première moitiée du siècle vous apprendra que... HORREUR ET PUTREFACTION ! Ces deux individus possédaient le terrain sur lequel Anaclet de Paxatagore a construit les deux Mâ-Goh (‘tention, loupez pas une marche : les premiers deux Mâ-Goh. Les vrays, les purs, les raffinés à 90 % avec un mélange opium-absynthe de behind the fagots, les tous premiers quoi !, ceux d’avant la seconde dévastatyon orchestrée par Karl Böhm (avec Jessy Norman dans le rôle de la vague principale) avec l’aide de Poséydon il est vrai ! Et si vous ne savez pas qui est Karl Böhm, allez vous cacher, lamentable individu ! A quoi ça sert de faire des jeux de mots vaseux si vous n’êtes pas fichus de les comprendre ?). Les chinois disparus de la circulation, Paxatagore racheta le terrain des Deux Mags’ pour une bouchée de pain et des poussières.

Mais alors, demandez-vous tout ébahys, PAXATAGORE AURAIT ASSASSYNE LES DEUX CHINOIS ? Houlà, non ! Stop ! Coupez tout ! Calmons-nous, de grâce, calmons-nous ! Il n’y a pas de preuves. Cependant, voici de troublants éléments : tout d’abord, Mâ-Goh. En Mandarin, Mâ-Goh signifie fil à couper le beurre. En tonkinois méridional, Mâ-Goh est un synonyme de saut à l’élastique. Mais, et c’est là que ça devient intéressant (quoique ça l’était déjà avant, grâce au Bene Gesserit, vous serez bientôt trilingues yssoys-tonkinois-madarin. Le BG, c’est mieux qu’assimil !), en Atlante moderne, Magor signifie poison. Magoh, selon la douzième déclinaison mineure (en accord avec la grammaire de Louys Raymond de Goffyat, auteur du célèbre dictyonnaire atlante, pour les intimes le " Goffyat ") signifie donc : empoisonné. Tout devient limpide : Anaclet de Paxatagore, dans son cynisme !, a appellé son cabaret de haute tenus : les deux empoisonnés (ce qui, pour un établissement où on vient consommer des boissons, n’est pas très aguicheur, reconnaissons-le). Par ailleurs, il est quand même assez suspect que Paxatagore ait, dans son armoire, le corps de deux chinois portés dysparus et jamays retrouvés, et dont la dysparytyon lui a permis de fayre fortune.