Dans la série : Du Mal et d’ycelui les manifestatyons les plus occultes, De part truchement de vomissures des enfers, Démons, Sorcelleries & austres Monstruosytés.

1. Comment et pourquoy ce manuscryt fut rédigé ?

18 Août An V (Chanel) PSD — Anaclet de Paxatagore — Sysyphe Les Nonnes

Sysyphe les Nonnes

C’estoyt nuitée en le fief de Crucyfys, où s’en vynct rypailler le seygneur Les Nonnes. D’yceslyeux le maystre, yl avoyt la mine byen sombre et ce pourtant les festyvytés.

"Eh mec, s’escryat le Zazou Zyzy, bouffon personnel du Preux. T’as pas l’air d’avoir de bonnes vaïbes...

SLN : Sylence, cacoxénique cloporte ! Ne voys tu poynct que j’enstreprends grave mesditatyon ?

ZLZ : Oh là, cool, man. Faut pas le prendre comme ça... t’as l’air tout tendu...

SLN : Peu me chaux de tes considératyons oyseuses.

ZLZ : Okay... mays quel est le problème ? Qu’est-ce qui te prends la tête ?

SLN : As-tu vu par hasard ce trou dans nos fysnances ? Oncques ne fûmes nous tant à la dèche !

ZLZ : Ah... ouaip, ça c’est grave. Faut dire aussi, j’t’avais dyt, le pryx des voyages vers l’antarctique, c’est un truc de ouf.

SLN : Entenct moi byen, foutriquet : il nous fauct de la maille.

ZLZ : Du pognon.

SLN : Une dîme ! Une taille ! Une capitatyon !

ZLZ : Du blé. SLN : Doublonnerie, ferraillerie, numéraire !

ZLZ : De l’oseille.

SLN : Effigies, chrysostesque & liquidités !

ZLZ : Bon, du fric, ok.

SLN : Comment fayct on du fric, Zyzy ?

ZLZ : Avec des impôts, mec. Des impôts, y’a que ça de vrai. (Où j’ai foutu mon tarpé, moi ?)

SLN : De grâce, fume l’opyum, comme tous céants ! Et change ta coupe !

ZLZ : Mays j’aime ça les dread’, moi...

SLN : Dys moi pluctôt ce que je says fayre, qui seroyt lucratif...

ZLZ : Coucher à gauche et à droyte ?

SLN : Non.

ZLZ : Causer comme ma grand mère ?

SLN : Nenni !

ZLZ : Être cul béni ?

SLN : Certes pas.

ZLZ : ... empaler des paysans ? SLN : Ah, peste soyt du maraud ! Boute donc toi saturnin métal dans le chef, et oscylle par sept foys ta langue dans le putride cloaque qui te sers de bouche avant de prendre cette malheureuse fille qu’est la parole !

ZLZ : Je says ! Vous êtes un grand exorcyste !

SLN : Seroys-je ? Mays, Poséydonlouésoy-il tout puyssant !, c’est ma foy chose vrai et exacte ! J’entends donc dès mainctenant divulguer au monde de terrifyants, d’effroyables, de resdoutables secrets sur... le Mal !

ZLZ : Ouayp. Et vous demanderez des droyts d’auteur colossaux.

SLN : Ouy-da ! C’est là grande ydée que tu as eu, chose insignifyante et stupide !

ZLZ : Mercy, boss.

SLN : Au scrysptoryum, et au pied léger ! Dès demain, je veux avoyr écryt quelques petytes choses pour esbaudyr le bourgeoys et prévenisr du péryl que tous courrent, sy le Seygneur Posédyonlouésoytl n’est pas myeux vénéré !

Et voilà le Chevalyer que l’on dyct à la queue de Cheval, que suyt joyeux bouffon en bouffonant, tel un fol de Chéreau, fort du charmé fatal.

S.L.N