Ordonnance sur l’érectyon de bâtysse à Venys

12 Mars An V (Chanel) PSD — Hector D’Ysciple — Lucyus Catilysna — Tyresyas de Paxatagore

Tyresyas

Le palays dogéal étant à côté, Hector d’Ysciple est venu en voysin, à pied, avec son oreyller sous le bras. Ont été également convyés, en grande pompe, les ambasseurs de Skotinos, de Persys et du Zollernberg, avec lesquels Ys a des accords particulyers concernant les colonyes. Le Vyce Doge, Lucyus Catilysna, qui traîne derrière luy une odeur forte et âcre de complots, est venu pour trâmer on ne sayt quelle machinatyon. Tyresyas de Paxatagore et Guylhem de Fontvell président la cérémonie, en tant que conseyllers de tutelle des colonyes.

A tout seygneur, tout honneur, c’est au Doge que revyent le privilège de couper le ruban pourpre qui barrayt l’entrée du palays de l’offyce colonyal. La garde ympériale joue alors les hymnes natyonaux yssois, avant d’entamer un morceau ymprovysé qui fait appel successyvement aux hymnes de Skotinos, du Persys et du Zollernberg. Le Doge conduyt alors la délégatyon dans la cour yntérieur du bâtiment.

Hector

Les délégués le suivent alors sous le porche étroit puis Hector tourne à droite vers ce qui lui semble être de la lumière. Le programme prévoyant un discours du Vyce-Doge dans la cours intérieure, c’est dans cette direction qu’il faut aller. Et qui dit cour intérieure dit lumière. Donc qui dit lumière dit cour yntérieur.

Il faut évidemment précyser que le Doge vient de se réveiller et son périple depuis chez lui n’a pas été assez long pour le remettre en état conscient. Précysons également que c’est la première foys qu’Hector D’Ysciple met les pieds dans ce bâtiment et que Tyrésias, comploteur à ses heures perdues (on se rappelle qu’il a proposé le nom d’Hector à la CIJ dans le but officieux qu’il soit élu et dusse démissionner), a tout bonnement oublié de lui en fournir les plans.

Heureusement le Doge a visyté la Venys du Nord quand il était jeune (pour son second mariage en fait). Alors, c’est d’un pas assuré qu’il emmène tout ce petit monde vers la lumière, métaphore fort bien choisie, mercy à celui qui a concocté le programme, et bravo aussy.

Hector débouche alors en pleine lumière sous une verrière en fer forgé pour voir sur les murs autour de lui des taches colorées recouvertes de points lumineux clignotant. Autour d’une grande table représentant... Attendez, je me rapproche... Oh, mais ce sont les continents coloniaux !

Hector devient alors tout rouge et se rend compte que les délégués commencent à saisir le but de cette salle. Il faut réagir vite... Mais où emmener les délégués, il ne sait même pas où est la cour yntérieure ! Sans compter qu’il rysquerait de les emmener tout droit dans un autre endroit à tenir secret...

(remarquez, une verrière au plafond d’une salle secrète, c’est pas malin non plus)

Lucyus

"Votre Subliminale Dogitude, sy je puys me permettre..." se hasarde Lucyus Catilysna. Trop tard, vysiblement : Hector d’Ysciple vyent de s’évanouyr, et gyt désomrays au sol.

"L’émotyon, vous comprenez... C’est un Doge très émotif... tente d’expliquer Catilysna à la délégatyon.

Les délégués se regardent les uns les autres, sans véritablement comprendre... Mays voilà Tyrésias de Paxatagore quy arrive (heureusement pour Lucyus Catilysna, quy se voyait mal porter Hector tout seul). Quelques instants plus tard, on retrouve tout le monde dans la cour intérieure (la vraye, cette fois). Lucyus Catilysna prend la parole.

"Mes amys,

Aujourd’huy est un grand jour. Aujourd’huy, le Serenyssime Empire d’Ys se donne enfin les moyens de son ambityon coloniale, en se dotant d’un Offyce Colonial capable de gérer à la foys efficacement et rapidement les Colonies Yssoises en Haute-Mésogée. Ouy, avec cet Offyce, le Serenyssime Empire d’Ys franchit un nouveau pas vers la réalisatyon de ses ambityeux projets.

Car nous autres, Yssois, sommes ambityeux. Il faut l’être, en un sens, pour se lancer dans une aventure comme l’aventure coloniale. Mays l’Ambityon Yssoise n’est pas guerrière, elle n’est pas belliqueuse. Certes, elle a pu l’être, par le passé, lorsque notre espace vital s’est trouvé menacé, et elle le sera encore à l’avenir sy cela devait encore arriver. Mays cela ne sera jamays contre vous, que nous sommes heureux d’appeller nos amys. Non, l’Ambityon Yssoise n’est pas guerrière, elle n’est pas belliqueuse.

En effet, cette Ambityon que nous avons, nous la partageons avec vous tous, icy présents. Il s’agyt d’une Ambityon Pacyficatryce et Civilisatryce. Nous avons tous, icy présents, le désyr, éternel mays guère coupable, d’ordonner la Mésogée, de luy apporter la culture et la civilisatyon. Car la civilisatyon est la lumière des hommes, et la lumière luyt dans les ténèbres : ce que nous créons dans nos colonies rayonne et illumine le continent tout entier, et resplendyt de notre supériorité. Supériorité, non pas sur les autochtones, que nous respectons et sans quy ryen de tout cela ne pourrayt se faire, eux quy particypent, plus que tout autre, à l’évolutyon et au progrès de leur peuple ; mays supériorité sur certains enfants quy jouent non loins de nous aux colonies, et humilient les autochtones, ne partageant pas leur savoir et leur connayssance avec eux (sy tant est que cela exyste), ne s’installant nul part exactement, mays les pillant symplement pour pouvoir faire la guéguerre au voisyn.

Je vous le dyt, mes amys, ce temps des guéguerres a assez duré. Nous tacherons, notamment grâce à cet Offyce Colonial, soyt de mettre fin aux agyssements déplorables de ces voisins gênants, soyt de nous entendre avec eux, en les poussant à s’installer durablement et pacifiquement dans quelques territoires dont nous ferons le sacrifyce sy besoin est, sy cela peut apporter la payx et la prospérité à la régyon. Nous sommes prêt à cela.

Ainsy, par notre travail collectif, nous permettrons une installatyon durable, pacyfique et prospère, de nos pays en ces contrées."

Lucyus Catilysna termine son dyscours sous les applaudyssments généraux. Peu après, des Boukystanayses (en ptite tenue, byen sûre), vyennent offrir quelques mets exotiques à la délégatyon... et plus sy affinités.