Edo
Acte III – Siège
Dans le bunker, paré de tout son béton renforcé, caparaçonné de son blindage, coupé du reste du micromonde par une lourde porte d'acier d'au moins dix mètres d'épaisseur, Edorel Gatline, Julius Muller, leurs enfants respectif ainsi que leur seconds et leur troupes hétéroclite de zollernois, de nautiens et de libertins était actuellement assiégé par une méchante troupe de morts censément mort (mais en réalité bien vivant), animé par un seul et même esprit de groupe, une seul volonté, un seul souhait.
Leur paytay la rondelle ! À tous.
En voilà un programme … toutafé original. Malheureusement pour ces zombies partouzeurs ça n'était pas vraiment le but de la visite de nos deux compères et de leurs sicaires, acolytes, et progénitures. Ils avaient une mission, un objectif primaire et un autre secondaire. Récupérer une précieuse relique et secourir ceux qui devait le faire avant, et qui visiblement ce sont quelque peu retrouvé coincé eux aussi. En fait compte tenu de la situation et des faibles taux de s'en sortir vivant, Muller et Gatline était eux aussi un peu coincé.
La troupe avait pris ses quartier dans le hall d'entrée, certains faisaient les cents-pas, d'autres avaient sortis les jeux de cartes, les gosses s’ennuyaient ferme et les parents tenaient conseil avec leur séides respectifs.
« État des pertes ? Demanda Gatline.
-Treize manquants à l'appel. Répondit Huntleyz. Six nautiens, quatre libertins et trois zollernois.
-Ça s'annonce plus compliqué que prévu. Déclara Muller.
-Qui pouvait s'attendre à des zombies hein ?
-Si je le savais. Ce qui m'intéresse actuellement c'est de savoir comment ils sont apparus.
-On prendra le temps d'y réfléchir plus tard, on a d'autres chat à fouetter. T'as réussi à contacter l'Hermann ?
-Non, j'ai essayé, mais quelque chose brouille nos transmissions, sans doute le bunker a un dispositif.
-Si dispositif il y a, alors il y a une salle de commu'.
-On la trouve, on fait sauter le brouillage et on appelle des renforts.
-Plus qu'à consulter les plans, normalement c'est tout indiqué.
-Et toi ?
-Moi j'ai au moins cent kilomètres carré de bunker à fouiller de fonds en combles.
-Essaie le … système informatique, si tu réussi à y accéder peut-être que le trident y a été répertorier.
-C'est à creuser oui. Edorel se leva. Rassemblement vous tous ! »
Les soldats vinrent tous, certains en traînant des pieds, ça ne faisait qu'une demie-heure que tout le monde était dans ce bunker mais certains pensaient que ça faisait plusieurs heures. Dehors, on entendait toujours les zombies tambourinés sur la porte.
« Comme vous l'aurez remarqué notre situation s'est quelque peu … compliquer. Le renseignement ne nous a pas averti de la présence de mort-vivants obsédé. D'ailleurs, il est quasi-sûr que le renseignement n'était pas au courant de ce détail. Détail qui nous a coûté treize hommes. Je ne vais pas me formaliser la dessus plus longtemps, vous saviez tous dans quoi vous vous engagiez. Même si tomber au champ d'honneur le fondement profané n'est pas la plus belle des morts qui soit.
En tout état de cause, nos objectifs de missions restent inchangés. Personne ici ne repartira sans le colis. Hubert Maurice doit nous envoyer des renforts, mais pour cela, il faut trouver et mettre la sourdine sur le brouillage radio qui émane du bunker. Ziemenz et Phillipz, vous êtes les deux spécialistes dans le domaine, vous et vos hommes allez accompagner Muller dans cette mission. Les autres, nous avons un bunker grand comme un quart d'Alunéis à retourner, alors vous allez me faire le plaisir de quadriller et ratisser ce trou au peigne fin. Le premier qui met la main sur le colis pourra emporter tout l'or qu'il pourra se trimballer sur le dos. Et si vous tombez nez à nez avec un mec qui sent l'opyum et l'absynthe à plein nez, beuglez fort mais ne l'effrayez pas, ces types pourraient vous tuer en deux heptasyllabes iambiques, donc soyez diplomate et ne faites pas les malins.
Sur ce soldats, la pause est fini. »
Les hommes grommelèrent, comme à leur habitude quand le rappel est sonné. Gatline se retourna vers Muller.
« J'aurais besoin du maximum d'hommes possibles, ça ne t'ennuie pas si je prend Dahu avec moi ?
-Non. Je crois qu'à dix on sera bien assez nombreux pour remettre les communications en marche.
-Ok. Si tu peux remet le système interne en marche, avec ces murs je doute que nos messages radios passent, les interphones nous seraient d'une grande utilité.
-Je verrai ça en route. »
Après avoir donné leur ordres les deux hommes se séparèrent chacun de leur coté.
Edo
Le premier hangar était immense, partitionné en cages d'acier chacune immatriculé. Elles ne contenaient que des lingots d'or en barre de quatre-cents onces chacune.
Autant dire que ça faisait un bon paquet de fric...
« Il faut bien l'admettre monsieur. Disait Alexander à Edorel. Ça serait bien dommage de laisser tout cet or là …
-Tututut.
-Mais …
-Nous venons récupérer l'objet d'un vol, pas en commettre un.
-Mais enfin 'Pa …
-T'as dit que celui qui trouvait le trident …
-Pouvait emporter tout l'or qu'il peut …
-Ouaip. »
Edorel regarda ses jumelles d'un air désappointé. Il soupira, grogna et continua de marcher.
-Normalement c'est la salle à gauche pour tout les objets de valeurs.
Et il continua de marcher, boitillant toujours de sa jambe droite.
« C'est pas comme si les noddiens allaient se soucier pour une ou deux barres de toute façon. » Décida Alexander avant de glisser ni vu ni connu un lingot dans son sac.
Le petit groupe se retrouva finalement nez à nez avec une immense porte blindé. Plutôt que de passer une heure à pirater sa commande, le vieillard qu'était Gatline flanqua un énorme coup de crosse sur le tableau de commande et traficota les fils électriques pour provoquer un court-circuit.
« Même pas du niveau maternel. Ces glands n'ont jamais du se douter qu'il y aurait quelqu'un pour venir tripatouiller dans leur affaires … AÏE ! Salop'rie ! »
La porte sur ordre du court-circuit commença à coulisser laissant entrevoir une nouvelle pièce sombre. Tout allait pour le mieux jusqu'à ce que la porte révéla un zombie, qui se tenait dos à la porte et que l'ouverture intrigua sans doute. Mais il n'eut point le temps de commettre son forfait, Edorel lui envoya la crosse de son fusil dans les bijoux et l’allongea pour de bon d'un deuxième coup à la tête. La porte grande ouverte donnait sur le noir. Il alluma sa lampe-torche pour n’éclairer que quelques caisses empilées les unes sur les autres. Certaines avec des inscriptions d'autres non.
« Jackpot. Trouvez moi la lumière et …
Sylith l'avait trouvé. Les lampes du plafond s'allumèrent une par une, certains grésillantes. Ça n'était pas quelques caisses empilées les unes sur les autres. Mais des milliers de caisses. À perte de vue. La mine déconfite, Edorel qui ne s'attendait certes pas à une partie de plaisir jeta un regard vide sur la masse de travail qui l'attendait.
… Sortez les pied-de-biches. »
La salle des communications n'était pas bien grande, presque à peu près que la salle de crise de l'O.N.A., à dire vrai, elle était même bien rempli. Il n'y avait aucun mur de libre, chacun d'eux étant occupé par des serveurs informatiques éteints, des écrans, des claviers des micros. Tout ce qu'il fallait pour rendre heureux le premier opérateur radio venu. Julius ne se laissa pas impressionné, il y avait les mêmes installations sur l'Argoz depuis que celui-ci avait été modernisé après l'exil forcé.
Ziemenz et Phillipz, les deux ingénieurs assermentés à la manipulation de tel installation étaient entrain de poser leur diagnostique pour tenter de rétablir le système.
« Alors ? Demanda Muller. Vous saurez y faire ?
-C'est possible. Répondit Phillipz. Mais ce genre de système nécessite toute une procédure particulière pour la remettre en route.
-Certes oui. Repris Ziemenz. En temps normal une simple salle de transmission ne nécessité pas d'instruction particulière pour le boot, mais on dirait qu'ils ont couplé leur communications avec la salle de vidéo surveillance dans la pièce à coté et le centre de traitement des données de l'autre.
-Pardon ? Boot ?
-Le démarrage des systèmes.
-Ouais bon, Autrement dit ça va prendre longtemps ?
-D'abord on doit rétablir la climatisation. Sans ça, on sera gêner par les coupures de sécurité mis en place pour éviter la surchauffe. Et même avec ça vue cette installation on va crever de chaud comme en pleine canicule. Ça c'est pas un problème. C'est le MRB qui va en poser un.
-Le quoi ?
-Le Mazter Boot Record. L'ordinateur principale en charge de lancer l'ensemble des systèmes. Le démarrer lui-même ne sera pas un problème mais je suppose qu'une fois lancé pour y accéder il y aura un système de sécurité soit à contourner soit à briser.
-Ouais, et pour hacker un ordi …
-La version courte messieurs, cela va être long ?
-Oui.
-Très long même.
-Tout dépendra de la complexité de la sécurité informatique.
-Vous avez déjà vu un de ces mauvais films pryans avec un pirate informatique ?
-Non pourquoi ?
-Tout ce que vous verrez au cinéma en matière de piratage informatique, est un putain de flan !
-Ouais. Trente secondes montre en main pour hacker les serveurs des services secrets krasslandais.
-Hu hu hu. Ouais. Si on oublie les mises à jours et améliorations quasi-mensuelle, il faudrait des mois pour arriver au même résultat et encore, avec de la chance et une troupe d'informaticiens.
-Alors vous imaginez avec une salle informatisé noddienne …
-Raison de plus pour vous y mettre maintenant vous ne trouvez pas ?
-Oui, en attendant chef, le mieux serait que vous veillez à ce qu'aucun de ces truc pas mort ne s'en prennent à notre virginité anal.
-Est-ce moi ou j'ai l'impression que je vais subir des vagues de zombies ?
-Un bon point pour vous, vous apprenez vite les mécaniques de gameplay ! »
Ignorant totalement de quoi parlait Ziemenz, Muller se contenta de s'installer dans une position (confortable au possible) d'ou il aurait une bonne vue sur l'entrée de la salle des transmissions, fusils F1 en main, et tout les chargeurs et grenades que son jolie petit cœur pouvait espérer.
Il espérait juste que les deux zollernois exagérait leur propos sur le piratage informatique.
Dans le hangar, les coups donnés pour ouvrir les caisses alternaient avec les coups de feux. La raison en était que des zombies se promenait en liberté dans les couloirs entre les piles de caisses en tout genre. Mais sans inquiétude, en tout et pour tout il avait été dénombré seulement une petite vingtaine de zombies.
« Tu crois qu'ils ont trouvé une autre entrée ? Demanda Laura à Sylith.
-M'étonnerait, ils ont l'air différents de ceux qu'on a vue.
-Au moins, ça nous change des frayeurs de ce midi.
-A ta place je ne me réjouirais pas trop vite, on sait pas si c'était les seuls.
Laura, barre à mine en main commença à s'attaquer à une caisse.
-Putain, elle tient celle-là.
S'y mettant à deux, les filles réussirent à faire sauter les clous, difficilement, mais elle y parvinrent. Elles avaient devant elles une drôle de boite, sculpté et ornée de manière richissime, le tout avec de la feuille d'or, s'il vous plaît. Le couvercle était surmonté par deux anges et de l'objet semblait émané une aura étrange et ésotérique.
-C'est jolie.
-C'est pas ce qu'on cherche.
-Mais tu nies pas que c'est jolie.
-Certes, c'est curieux on dirait de l'hébraïte les inscriptions qui font le tour.
-On l'ouvre ?
-Perso, j'éviterai, je sens venir le coup d'pute.
-Allez j’entrouvre.
-C'est toi que ça regarde.
Sylith souleva le couvercle juste pour voir l'intérieur des yeux. Puis referma la grosse boite.
-Alors ?
-Du gravier.
-Du gravier ?
-Yep. Et, du sable aussi
-Z'ont vraiment des goûts bizarres les hébraïtes. »
Les noddiens durant leur activité de piraterie pour le compte de Sorabe avaient accumulés un butin pharamineux, c'est moins que l'on puisse dire. Des chefs d’œuvre de bijouterie et d'orfèvrerie, des pierres précieuses, des objets d'importances historiques, des tableaux de maître, des statues. De quoi remplir deux à trois fois l'ensemble de touts les musées du micromonde. C'était à ce demander si les noddiens n'en avaient pas profité également pour récupérer des trésors chez leur confrères quand le pays des pirates s'est finalement dissoute.
Le trésor était varié. Pêle-mêle on y trouvait un calice en bois simple, trois pierres striées qui se mettent à luire quand on les rapproches, un crâne de verre taillé industriellement, une épée fiché dans un morceau de granite découpé à la scie, une caisse remplie de morceau d'ambre, et même la fameuse Zainte-Grenade d'Entioche, perdu depuis le siège de Krassburg. Sans oublier un nombre certain de tableau de maître et d’œuvre d'orfèvrerie plus conventionnelle.
« D'après les écrits de Zaint-Attila ce truc pourrait souffler toute l'île d'Argentorate, au moins. Que personne ne touche à sa goupille.
-Pour que ça fonctionne, il faut compter jusqu'à trois. Ajouta Huntleyz. Ni plus ni moins.
-Oui, je sais c'est la sécurité mais personne ne touche à la goupille tout de même. Gatline réfléchi un moment. D'ailleurs on l'emporte, quand on rentrera en chemin on la jettera par dessus bord dans une mer à requin. Pas question que le Grand-Duc ou n'importe quel autre zozo y mette la main dessus.
Les hommes remirent la précieuse relique dans sa caisse.
-En attendant ça ne nous avancent pas.
Un autre soldat arriva devant le tas, il posa dessus une paire d'épées (l'une en acier l'autre en argent) accompagné d'un médaillon à tête de loup.
-On en savait des choses à leurs sujets, mais j'ai jamais rien lu aux ZZZ qui parle de collectionnite aiguë chez eux.
-Des tarés chef.
-Ils devaient chercher quelque chose ... mais quoi ? Ça nous en fait un paquet de question sans réponse.
Il fut interrompu par des tirs, encore un zombie qui traînait dans le bunker.
-Huntleyz, soit ils étaient déjà présent, soit ils ont du trouver une entrée, prenez une section et partez en patrouille. Les intercoms fonctionnent donc on reste en contact.
-Yep chef.
Et tandis que le sous-fifre en chef s'éloigna avec son petit groupe, Edorel ramassa un crâne qui traînait là dans le tas. Quelqu'un avait gravé quelque chose sur l'os parietal.
-"Grégoire de Vanceslas, Roi de Locquetas". Eh bien Majesté, voilà bien une drôle d'époque que nous vivons. »
Dorothée et Alexander étaient parti en éclaireur, s'enfonçant plus loin à l'intérieur du bunker. Ils avaient encore trouver des salles dans lesquelles des caisses étaient empilés jusqu'au plafond. L'hypothèse comme quoi les noddiens avaient dévalisés leur ex-collègues sorabes commençait à faire du chemin dans leur tête. Ils étaient entrés dans une nouvelle salle, encore remplis jusqu'au plafond. L'étroitesse des couloirs donnait l'impression d'un labyrinthe sans en être vraiment un étant donné que la salle était quadrillé par ces même couloirs. De quoi cependant désespérer nos aventuriers du dimanche.
« Si on se fait pas bouffer avant, je table bien sur un mois pour tout fouillé.
-J'en doute. Le trident doit faire parti des dernières acquisitions, il devrait être en haut d'une pile ou posé sur un coté.
-Mouais, si on pouvait mettre la main sur une liste d'inventaire ça nous aiderait beaucoup.
-Ça serait trop facile après...
-C'est pour ça qu'on a vingt-milles zombis désanusseurs qui nous attendent dehors.
-Ouais, mais on a pas de liste d'inventaire. Ce qui fait qu'on est pas en facile, plutôt en hardcore avec vie unique et pas de sauvegardes automatiques.
-Tu marques un point …
Soudain, Alexander fit un geste du bras. Silence absolu. Dorothée questionna par signe, bruit suspect à un peu moins de vingts mètres devant eux. Fusils F1 en main le binôme s'avança précautionneusement. A chaque croisement les deux vérifiés chacun de leur côté avant de continuer droit devant. Un nouveau bruit suspect. Dorothée passa devant, sous couvert d'Alexander. Un petit signe de ce dernier indiquant que les bruit venaient à gauche de leur position, juste au croisement devant eux. Dorothée avait des réflexes plus aiguisés et était équipé moins lourdement que son compagnon, elle était donc plus à même de réagir correctement au cas ou. Elle avança tel une panthère noire sans aucun bruit perceptible jusqu'au coin gauche. Elle rangea son fusil et sorti un pistolet.
Plus aucun signal auditif n'était perceptible, elle jeta un dernier regard vers Alexander, avant de surgir du coin braquant son arme. Elle se retrouva nez à nez avec un colosse habillé en cuir de la tête au pied, portant un chapeau ridicule et un masque de carnaval en forme de bec avec deux gros hublots en guise de lunette …
« Halte, qui va là ?
-A ton avis ? C'est le Patriarche !
Gatline sorti la tête du couloir, Muller abaissa son arme.
-T'es bien installé à ce que je vois …
-Oui, je m'attendais à voir débouler un zombi.
-Pas de chance tout ceux qu'ont croisent ont les allonges. Edorel jeta un coup d’œil à Ziemenz et Phillipz, ils traficotaient autour d'un ordinateur. Comment ça se présente ?
-Ma foi, ça n'est pas de bonne volonté qu'on manque, plutôt de moyens …
-Et de temps. »
Il fallait admettre que pour l'instant, les deux ingénieurs ne brillaient pas par une efficacité grandiloquente. Il faut dire aussi que leur assertions sur le piratage informatique ne sont pas aussi dénués de sens que le laissait supposer. L'un des deux était assis devant l'ordinateur a tapoter sur le claviers. Tandis que l'autre avait branché au même ordinateur son portable et y tapoter avec plus de ferveur que son collègue.
« Ça avance vous deux ?
-Non !
-Comment ça non ? Je veux des résultats mortdieux !
-Et moi un expresso …
-Un allongé avec un nuage de lait pour ma part.
-Putain !
-Mais vous vous attendiez à quoi chef ? Le système est bien plus protégé qu'il n'y paraît !
-L'attaque par force brute n'a rien donné, un seul mot de passe erroné et le système s'active de lui-même pour détruire l'ensemble des donnés qu'il contient. On est obligé de prendre des pincettes si on veut des résultats.
-On est séparés d'une mort atroce par dix mètres d'acier blindé avec le risque que cela ne suffise pas, débloquez moi ce machin fissa !
-On peut pas !
-Tout ce qu'on peut faire pour l'instant c'est injecter un mouchard qui peut établit un dictionnaire qui pourrait éventuellement nous donner une ou plusieurs possibilités de mot de passe.
-On peut aussi attendre vingt-quatre heures le temps que le nombre de tentatives possibles soit réinitialisés.
-On a pas le temps ! Magnez-vous ! »
Les deux zollernois ne répondirent rien. Convaincre quelqu'un dans un domaine qu'il ne connaît pas n'est pas le genre de choses la plus aisée qui soit dans le micromonde. Julius n'ajouta rien, accoudé nonchalamment à la crosse de son fusil tandis qu'Edorel fulminait derrière son respirateur.
« Ahem …
-Quoi ?! Edorel la colère se retourna, c'était Alexander.
-Qui y a t-il fils ?
-Eh bien … Des ricanements se faisait entendre derrière lui. On a rencontrer des gens.
-Les yssois ?
-Ahem, non pas vraiment enfin …
-Allez ! Fait pas le peureux ! C'était Dorothée.
-Mmmmf ! »
Alexander s'écarta et Dorothée fit entrer dans la salle en le tirant par la manche un curieux bonhomme, ciré de cuir noir, couvre-chef rigolo et masque de carnaval vissé sur le visage. Le tout sous le regard indécis et circonspect des paternels.
« Qu'est-ce que c'est cette connerie encore ? »
Edorel s'approcha de l'homme, le toisa du regard avant de chercher à voir à travers les hublots si il y avait des yeux. Il crut se voir dans un miroir avant de comprendre l'évidence.
« Valérien ?
-Bonjour père …
-Mais … Tu fais quoi dans cette tenue c'est mardys gras ?
-Non pas vraiment. Valérien jeta un regard noir à sa grande sœur qui ne s'arrêtait pas de pouffer en contemplant son costume. En temps normal c'est pour les épidémies de peste, ça marche aussi pour la flémingite alors du coup.
-Du coup tu t'es habillé en corbac en espérant que ça fonctionne.
-Bah écoute, dans mon équipe personne ne s'est mis à piquer du nez donc j'imagine que ça fonctionne pour l'instant.
-L'équipe, donc tu n'est pas seul.
-Non, il y a Auguzt avec moi plus une quinzaine d'hommes.
-Quinze seulement ?
-Tu m'as demander de l'aide, je fais ce que je peux. J'aurais pu demander de l'aide à l'Empereur mais disons que je ne suis pas encore autorisé à prendre le thé avec lui. Ça limite pas mal mes capacités d'actions.
-Quinze hommes, ça compense nos pertes c'est déjà ça. Ajouta Muller. Mais comment êtes-vous entrez ?
-On est passé par un conduit d'aération. Quand on a vu cet attroupement devant le fort, on s'est dit que vous deviez forcément y être. L'art de se mettre dans des situations pas possibles sans doute.
-C'est ça, moque-toi ! Répondit Dorothée.
-Donc, comme nous n'étions pas de taille pour une confrontation, on a contourner le problème. Dans les collines on a trouver un tunnel d'aération. Il a juste suffit de faire sauter la grille.
-Attends un peu, vous avez refermer derrière vous ? Quelqu'un garde l'entrée ?
-Euh … non ? Fallait ? »
Pour toutes réponses, Alexander offrit un magnifique facepalm, Edorel se pinça l'arrête du nez, Julius secoua la tête et Dorothée souleva le galurin de Valérien pour lui une tape sur la tête. Ziemenz et Phillipz quant à eux étaient trop occupés sur leur ordis pour se soucier de ce qui se passait.
D'ailleurs à peine Valérien eut finit de parler que des coups de feu résonnèrent au loin à travers les couloirs du bunker. Et l'intensité des tirs ne semblait pas indiquer qu'il s'agisse un zombi particulièrement résistant.
« Fils. J'espère que tes hommes ont bien affûtés leur baïonnette, notre situation vient de passer de ''ça pourrait être pire'' à ''on est dans la merde jusqu'au cou''. »
Edo
Pour avoir eu la joie de croiser certaines espèces entrant dans la catégorie ''mort-vivant'' en tant que narrateur, et ceci dans des pays dont vous ne seriez pas fichu de vous rappeler le nom, je puis vous assurer que le zombi est véritablement un cas à part. Est-il conscient ? Ressent-il des choses ? Perçoit t-il le micromonde ? Toutes ces questions amènent souvent à des débats dont le quotient ''passionant'' peut parfois être proportionnellement inverse au quotient ''assommant''. Hors hélas cela viendrait à nous dérouter bien trop loin du sujet initial.
Dans le bunker infiltré par une flopée de désannuseur mort-vivants, la résistance s'organisait tant bien que mal. En fait, plus mal que bien, mais ça n'était pour Edorel et Julius pas la même chose que quand il fallait violenter les éridanais sur leur terres ou les sorabes sur leur île. En guise d'adversaire, ils avaient à faire à des noddiens dépourvus de cerveau mais pas d’opiniâtreté. Preuve en est que certains, on ne sait comment on trouvé le moyen de contourner la porte principale pour aller proposer leur amabilités à la troupe encore plus hétéroclite qu'avant.
La salle des transmissions avait été érigé en réduit avec Julius et les commandos libertins, Edorel fit une sorti accompagné de son fils, de sa fille et d'Alexander afin de rallier les nautiens, zollernois et avarois qui étaient éparpillé partout dans le bunker. Et compte tenu de la taille du bunker et de la supériorité numérique de l'agresseur, il fallait s'attendre à beaucoup de pertes.
La première surprise fut Antimachos, le garde du corps persien d'Edorel. Celui-ci, armé, cuirassé et casqué comme à son habitude avait expulsé un zombi qui l'agressait d'un grand coup à la mode de Zparte. A terre, le persien ne laissa pas le temps au zombi de se relever, bloqué par la jambe tout en muscle d'Antimachos, ce dernier dégaina sa lame et castra l'adversaire d'un coup d'estoc, réduisant la menace par la même. En dehors de Dorothée (qui n'avais jamais caché son attirance pour le persien), les hommes ayant assisté à la scène ne manquèrent pas d'avoir le réflexe de serrer leur entre-jambes, effet psychologique tout à fait compréhensible …
Antimachos, une fois son œuvre faite se releva et questionna ses spectateurs des yeux, au travers de son casque. Edorel ne dit rien, se contentant de continuer sa route, non sans procurer une tape amical à l'épaule de son gorille. Désormais augmenté d'une force de frappe non-négligeable (un hoplite est tout sauf négligeable) le groupe atteignît le hall d'entrée du bunker ou attendez les avarois, sous les ordres d'Auguzt, le garde du corps de Valérien.
« Messires !
-Au rapport Auguzt.
-Ils nous ont suivis, la percé viens de l'aile est. Huntleyz est revenu ici et à pris des zollernois avec lui pour combler la brèche. Aucune nouvelles des demoiselles Sylith et Laura.
-Huntleyz pourrait narguer l'armée édoranaise à lui seul, il n'aura aucun problème à limiter les dégâts et à bloquer l'infestation. C'est plutôt le sort des filles qui m'inquiète.
-Justement. Ajouta Dorothée. Elles allaient dans l'aile est …
-Eh bien ne restez pas planté là comme des choux enfin ! »
A dire vrai les hommes étaient déjà à l'affût. Le zombi qui sorti au détour d'un couloir l'apprit à ses dépens, se prenant une salve de mousquet dans les parties intimes sur l'instant. Les avarois étaient connus pour avoir une certaine spontanéité lorsqu'il s'agit d'appliquer une sentence expéditive. Un souvenir de l'époque (encore récente) ou la Zainte-Inquizition faisait merveille sur une terre jadis zorthodoxe.
« Ma puce, on a des armes en réserve ?
-Mmmh, je pense pas.
-Bon, en espérant que ces trucs soit aussi lent au pas de charge que la cadence de tir d'un mousquet... »
Ils arrivèrent à six, et ce faisant par un prompt renfort repartir à vingt dans les profondeurs du bunker. Dans un lieu qui n'est constitué que d'une succession de couloir et de salles de tailles diverses, le nombre pouvait être tantôt un avantage tantôt une faiblesse. Dans les couloirs, le mur de baïonnettes des avarois formait un rempart infranchissable. D'autant que les deux gros bras qu'étaient Antimachos et Auguzt n'assuraient aucune retraite possible à celui dont le courage flancherait.
Une simple question de discipline et d'organisation donc, qui permit ceci dit de n'enregistrer aucune perte durant toute la manœuvre. Faire front face aux charges, tenir bon, achever ceux qu'il fallait achever, le tout avec une économie de moyens (cf. de munitions) qui force le respect. Les années passés à gérer une armée de faible effectif avait fait d'Edorel un économe …
Tandis que le fracas des combats faisait fureur ou que l'on aille dans le complexe. Le groupe se frayait un chemin jusqu'à la dernière position connue de Sylith et Laura. Les deux filles qui s'étaient on ne sait trop comment retrouvé acculé au sommet d'une pile de caisse, assiégé par une dizaine de zombis. Lesquels étaient trop occupé à se frayer un chemin jusqu'au saint des saint de ces dames pour se rendre compte qu'ils se faisaient attaquer sur leurs arrières. Ceux qui tentaient d'escalader eurent à subir un supplice du pal improvisé. Quel drôle de combat que celui-ci ou l'ennemie s'en prenait à vous sans que vous ou les idéaux que vous véhiculez en soit la cible.
A dire vrai, c'est à peine si il y avait une difficulté face aux zombis, les demoiselles en détresse furent secourus.
« Papa, d’où ils sortes ces guignols c'est Mardys Gras ?
-Cause correcte de mes hommes tu veux …
-Valérien ? Et Sylith comprenant la situation s’esclaffa à son tour.
-C'est ça marre toi.
-Vous vous chambrerez plus tard les enfants, Laura ?
-Eh ben, si on oublis cet incident … Je pense qu'on touche au but.
-C'est à dire ?
-Les dates sur les caisses, elles sont récentes, ça doit être les dernières acquisitions du bunker.
-Qu'un moyen de le vérifier. Antimachos, Auguzt, accès interdit à cette salle, que chaque entré soit surveillé.
-Le bunker est assiégé et repart à la chasse au trésor ?
-Fils, je te rappelle qu'on est ici pour une raison bien précise. Tu n'avais qu'à être là au briefing, maintenant tu prends un pied-de-biche et tu pauses plus de questions, clair ? »
La salle des transmissions c'était retrouvé confiné. Julius avait fait un carton, le couloir menant à la salle était obstrué de zombis fraîchement castré. Mais il en venait encore.
« Bougez vous enfin ! Je compte mes munitions ! Hurla le prince maurésien à Ziemenz et Phillipz, lesquels suaient à grosse gouttes.
-On fait ce qu'on peut !
-Moi aussi je vous signale ! Et j'ai pas tout mon temps ! Il abattit un autre zombi. »
De guerre lasse, Julius abandonna son poste, brusqua l'un des deux zollernois et se mit devant l'ordinateur.
« Le premier truc qui vous passe par la tête à propos de Svalborg. C'est un ordre.
-Euh …
-Ahem …
Muller dégaina son pistolet, se retourna, les deux zollernois crurent qu'il allait tuer l'un des deux, mais la balle qu'il tira était réservé au zombi qui profitait du fait que personne ne les arrosés dans le couloir.
-La prochaine est pour l'un de vous deux.
-Il aimait les trolls ? »
La réponse de Phillipz fit son chemin dans la tête de Julius. Aussi tôt il tapa quelque chose au clavier. En appuyant sur entrée il déverrouilla l'ordi et enclencha de ce fait le système interne du bunker. Sous les yeux ébahis des deux informaticiens du dimanche.
« Woua …
-Prenez en de la graine, et que quelqu'un prenne la relève avec les morts. »
Les serveurs se mirent en marche l'un après l'autre, idem pour la vidéo surveillance. Mais Julius avait autre chose en tête. Il s'installa à la console, se débrouilla pour se brancher sur la fréquence sécurisée de l'Argoz.
-Dragon à Opérateur ! Dragon à Opérateur, à vous !
-Opératrice !
-Aloïsa ! Enfin, j'ai crut que j'allais devenir fou.
-Que ce passe t-il ? On a plus aucun contact depuis des heures, Audrys n'arrête pas d’appeler. Comment va Edorel ?
-Il s'en sort, mais on aurait bien besoin d'un coup de main.
-Un coup de main ?
-Code noir. Qu'Hubert Maurice déploie tout !
-Tout ?! C'est si grave ?
-J'envoie les coordonnées … »
L'aile est était comme toutes les autres ailes du bunker, rempli de caisse, des cadavres partout, et des fous furieux qui cherchaient désespérément une fourche au milieu de ce bazar. Les avarois maintenaient les zombis en respect, mais la pression commençait à être forte.
« Je ne voudrais pas jouer les oiseaux de mauvais augures. Commença Alexander. Mais je recommence à craindre pour ma vie.
-Alors estime toi heureux que tout ceci soit bientôt terminé ! Répondit sèchement Edorel, bien plus pris par sa recherche que par le soucis de formuler une réponse plus acceptable humainement.
-C'est bon de ce sentir soutenu. »
Laura fracassait plus de caisse qu'elle n'en ouvrait, non sans détériorer au passage une toile de maître. Valérien n'arrivait pas à donner de la tête, quant aux jumelles la panique commençait à se sentir. Les rangs des avarois tenaient de plus en plus difficilement. Au bout du compte mais le vieux bougon qu'était Edorel se laissa aller.
« Je n'ai pas fait tout ce putain de chemin pour finir avec une dilatation annale. J'interdis à quiconque de crever ici ! Il cogna contre une caisse. Hors de question de faire la une de la rubrique nécro de la tribune de Kaora ! Il frappa la même caisse. Je n'offrirai pas ce plaisir, à tout les manges-merdes du micromonde !! »
Il victimisa encore un peu plus la même caisse. A grand coup de pied-de-biche il l'a martyrisa. A grand coup d'énergie du désespoir, il détruisit le dessus. Pour révéler une sorte de valise particulièrement longue. Toujours enragé, il défit les verrous et l'ouvrit.
L'espoir changea de camp …
Une lumière orangé étonnamment apaisante inonda le visage empourpré du vieille homme. Le silence qui régnait et son air ahuri ne manqua pas de mettre la puce à l'oreille. Pendant un moment la fureur du combat s'estompa. Ses enfants et ceux de Julius s'approchèrent. Il referma la valise comme pour cacher un secret honteux. Mais son air coi disait la vérité. Personne n'osait lui demander confirmation.
« Des mouchoirs. »
Il tendit les mains, ces derniers garnis, il ré-ouvrit avec moult précautions et un respect non-feint la mallette longiligne. La lumière semblait émanée du contenu de la valise.
« Mes dieux … » Osa Laura.
Edorel, avec les mouchoirs agrippa l'objet, et il souleva le Trident de Poséydon.
« Regardez moi ça les enfants … De l'art atlante. En dehors d'Ys, c'est …
-Introuvable. Répondit Dorothée.
-Incomparable. Reprit Sylith.
-Inestimable. Rajouta Valérien.
-C'est beau. Termina Alexander.
L'arme était tel qu'Audrys l'avait décrit quand il rencontra Gatline et Muller à Talamanca, images d'archives à l'appuie. La facture de l'arme était tellement original par rapport à ce que l'on pouvait trouver dans l'Archipel en terme d'antiquité, que l'on pourrait dire que cet objet venait d'un autre monde. Pourtant cette arme était bel et bien façonné par des mains humaines. Et un dieu aurait déchiqueté maint ennemies avec.
Cependant l'état de grâce ne dura pas. Les avarois avaient cédés, reculant, ils formaient le dernier carré autour d'Edorel qui ne c'était rendu compte de rien, absorbé qu'il était, en adoration pour l'objet de sa quête. Revenant à lui, il constata qu'il était trop tard pour jubilé. Quelque peu paralysé par le choc de sa découverte, il en perdit la voix.
La salve d'une mitrailleuse lourde pourtant allait offrir non pas une issue de secours à la troupe, mais un miracle.
Edo
Ça n'était pas à proprement parlé une mitrailleuse lourde, on aurait plutôt dit un canon à cadence rapide, capable de tirer des balles-obus. Mais le résultat était strictement le même. Tout le monde se planqua comme il pouvait mais bien que les balles sifflèrent aux oreilles, il n'y eu aucun blessés. D'ailleurs, à ce calibre, il n'y aurait eu aucun blessé du tout.
La décharge dura bien une minute, qui sembla en durer dix. Ceux qui eurent le courage de lever les yeux de leur couvert virent un spectacle guère ragoutant. Des zombis se faisant pulvérisé, rien de moins. Les tirs semblaient venir d'une seul direction mais impossible de voir qui était aux commandes.
Et puis le silence revint. Un coup sec indiqua que le tireur avait laissé tombé sa boite à munition et était entrain de recharger son arme. Edorel, serrant le trident entre ses bras, se releva, contemplant la boucherie. Il remarqua un homme devant l'entrée principale de la salle qui ne le calcula pas tout de suite. Une fois son arme rechargé (une arme qui en tant normal n'est monté que sur véhicule !) l'homme, comme si de rien n'était s'approcha de la troupe abrité. Il était grand, et son caban d'uniforme (passablement déchiqueté et révélant des muscles saillant) semblait indiqué qu'il était marin. Il était brun bien coiffé et porté une barbe dru courte de même couleur. Et il ne portait rien pour se protéger de la flémingite.
« C'est vous l'équype d'extractyon ? Demanda t-il.
-Euh … Gatline était abasourdi, le type semblait sortir de nulle part.
-Métanavarque Chuck Norrys, du corps des Marines de la Sérényssime Marine Ympériale.
-Euh, Feld-Maréchal Edorel Gatline de … enfin bref. »
Dans les faits, Edorel Gatline était toujours Feld-Maréchal du Zollernberg, bien malgré qu'on l'ait un peu banni du pays, aucun texte n'ayant été promulgué pour le faire déchoir de son poste.
« Edorel Gatline ? Ah oui, je me souvyens. Vox exployts contre les pirates sorabes et en Eridan ont fayt beaucoup parlé de vous à Venys.
-Donc je suppose que vous êtes à la tête des FSIR chargé de …
-Oui. Vous avez eu plus de chance que nous je l'admets.
-Vous êtes le dernier survivant ?
-Non nous sommes encore syx … Sur vingt.
-Dites, vous nous présentez ? C'était Alexander.
-Ah oui, euh comment vous dites déjà ?
-Métanavarque.
-Ce qui …
-Grand-Amiral si vous préférez.
-Ok. Grand-Amiral Chuck Norrys. D'ailleurs comment se fait-il qu'un officier général prenne la tête d'une opération pareil sur le terrain ?
-Je vous ays dit que vous avez fayt beaucoup parler de vous à Venys.
-Ah oui c'est vrai. Eh bien. Il tendit le Trident à Norrys. Je suppose que ceci devrait satisfaire vos supérieurs.
-Et pas qu'un peu. Le navarque semblait avoir perdu ses moyens devant la sainte relique.
-Maintenant il s'agit de retrouver nos hommes, les vôtres et de mettre les voiles.
-C'est déjà fayt. Répondit Norrys retrouvant ses esprits.
-Comment ?
-J'ai croysé un groupe d'hommes au fort accent zollernoys. Au début ils m'ont prys pour une de ces créatures et j'ay essuyé des tirs nourrys. Mais vue qu'on ne blesse pas Chuck Norrys car c'est expressément écrit dans le script, j'ay calmé le jeu … à ma manyère. Rassurez vous ils vont bien, même si on ne peut en dire autant de leur fierté. Je les ays envoyé cherché mes hommes et je leur ays aussy dit de revenir à l'entrée princypale.
-Euh … Si vous pensez à ce à quoi je pense je suis contre. Vous savez combien ils sont ?
-Oui, vous avez attiré tout les zombis à l'ouest du Boukh. Ce qui représente une populatyon conséquente. Toutefoys l'entrée par laquelle les avarois sont passés est impraticable. Nous allons donc devoir forcer le passage. »
L'yssois avait expliqué comment il allait se jeter dans la gueule du loup avec un naturel désarçonnant. Tout le monde s'échangeait des regards mi-incrédule mi-effaré. Sentant qu'il ne recueillait pas les suffrages, Norrys se retourna et dit sobrement :
« L'ayr pollué du Krassland ne peut déjà pas m'arrêter. Alors ça n'est pas une horde de zombi qui le fera. La seul chose que vous ayez à fayre c'est de me suyvre. »
Et il continua sa route l'air de rien.
Le hall d'entrée du bunker était rempli de monde. Les accès avaient étés barricadés tandis que Muller questionnait les cinq yssois du FSIR que Huntleyz avait ramené avec lui. Soudain plusieurs palettes de lingots d'or qui avaient été posé devant un corridor bougèrent. Finalement ce fut presque une tonne d'or qui s'écroula, poussé par la simple force du navarque. Sous le regard effrayé de toute la troupe, Julius le premier. Seul les cinq yssois présent dans la salle n'eurent pas l'air étonné.
« Vous savez monsyeur, il fayt ça quasyment tout les jours. Dit alors l'un des yssois à Julius.
-Euh …
-T'inquiète ça m'a fait la même chose la première fois. Rajouta Edorel par dessus l'épaule du marin.
-Mais qui est … Edorel, c'est ? Julius ne termina pas sa première phrase.
-Ouaip.
-Et lui ?
-Métanavarque Chuck Norrys, du corps des Marines de la Sérényssime Marine Ympériale. Lieutenant-Général Muller je présume ? Vous avez beaucoup fait parlé de vous à Venys.
- … Vous présumez bien.
-Tout le monde est là je vois. Des pertes ?
-Une dizaine. Huntleyz a ramené tout ceux qu'il pouvait … »
Julius ne termina pas sa phrase encore, un sifflement lointain, un grand boum étouffé et le bunker se mit à trembler, exprimant ainsi son mécontentement.
-Ça c'était un obus de l'Argoz …
-Tes ingénieurs se sont montré particulièrement efficace, j'ai réussi à demander du secours. Il y avait une pointe de sarcasme dans sa phrase. Ziemenz et Phillipz qui se tenaient pas loin, préférèrent ne pas moufter.
-Et t'as demandé la total ?
-A ton avis ? »
Un nouveau tremblement, et cette fois l'obus était tombé tout près.
« Julius, ne me dit pas que tu as demandé à mes canonniers de tiré au perce-armure ? Edorel serait capable de différencier au son un obus anti-blindage d'un obus classique.
-Eh bien … »
Il n'eut pas encore le temps de répondre qu'un autre obus tomba. Suffisamment proche de la porte-blindé du bunker pour y faire une béance d'une dizaine de mètres. L'explosion souffla tout aux alentours, y compris à l'intérieur du bunker.
« Ah les cons, jamais appris à viser correctement. Edorel se releva péniblement, s'époussetant et chassant le nuage de poussière provoqué par le tir. Il releva Julius.
-Il ne sera jamais trop tard pour rattraper le coup. Mais les zombis vous nous tomber dessus.
-Vue comment Norrys s'est relevé et est parti à l'assaut …
-Quoi ?
-Regarde-le. Il a repris sa sulfateuse.
-Et nous on fait quoi ?
-On décroche. Tout le monde dehors ! »
Les hommes s’élancèrent après Gatline. Enfin, ils tentèrent de le faire. A soixante-dix hivers passé, il était moins facile pour lui de se promener avec un excédant de poids de onze kilos (treize en comptant la mallette dans laquelle est enfermé le trident...) il délégua le transport à Valérien et Alexander tandis qu'il repartir de plus belle à la suite de l'yssois. Devant lui et face à la horde se tenait un métanavarque, arme au point abattant du mort-vivant comme on ratisse les fins un jour d'autonme.
« Mais comment veut-il se les faire tous ? Demanda un Muller inquiet.
-Je sais pas, tes demandes de renforts n'incluaient pas uniquement un bombardement tactique de l'Argoz n'est-ce pas ? » Répondit son compère.
Un grondement soudain donna une réponse satisfaisante. Alerté par l'Argoz, l'aviation de l'Hermann Muller avait décollé au complet. Apportant son concours à la désinfestation, deux bombardiers passèrent à quelques mètres seulement des têtes, larguant leur bombes au dessus de la horde, celle-ci vit l'enfer se déchaîné sur elle. A grand coup d'explosion et de champignons de fumée, suivis d'une pluie de chair, de sang, et parfois de membres. Ce jour-là on ne remercia jamais assez que les lois de la physique s'appliquassent aussi aux morts-vivants. Les deux bombardiers furent suivis de près par les chasseurs aigles, volants en rase-motte et faisant cracher leur mitrailleuse sur ceux que les bombes n'avaient pas renvoyé au repos éternel.
En cela ils furent bien aidé au sol, avec l'inestimable concours d'un yssois qui lui semblait ne pas être concerné par les dites lois de la physique. Il n'avait rien perdu de son flegme et continuer à noyer les zombis sous ses balles. Comme si il n'avait pas besoin de rechargé. Derrière on tentait tant bien que mal de suivre. Chacun avait sorti son arme, prêt à faire feu. Mais dés que quelqu'un mettait un zombi en joue celui-ci tombé, abattu par Norrys lui-même. Ce qui ne manqua pas de générer quelques protestations.
Au final il ne restait que des miettes. Même pour les hélicos qui venaient parachever le grand bombardement.
« Bon.
-J'avoue. Gatline et Muller semblaient perplexe par ce qu'ils avaient vus.
-Je m'attenday à vous voyr plus heureux, notre situatyon vyent de s'amélyorer de manyère drastique vous ne pensez pas ?
-Vous auriez pu nous en laisser quelque uns.
-Hum … C'est vray. Mes excuses, mays dans la bataylle, j'ai tendance à m'emporter un peu.
-Un peu ?! Vous les avez presque tous eux à vous seul ! Ragea Julius.
-ce que j'aurays pu fayre certes. Mais votre aviatyon m'a plutôt bien aidé. »
Les quatres hélicos du porte-avion tournaient autour de la troupe à l'air libre.
« On a plus aucun moyen de transport. Ajouta Gatline.
-Il y a une pyste, indiqué sur aucune carte à un kilomètre au nord d'icy. Assez grande pour un avyon-cargo.
-Ça devient un peu facile.
-Je says, je fays aussy cet effet là. »
Une demie-heure plus tard, un avion-cargo de l'ex-marine libertine décolla d'une piste de terre battu. Avec à son bord, des zollernois, des libertins, des nautiens, des avarois, des yssois, et un trident direction l'Hermann Muller.